
Aujourd'hui
Sur l’écran du générique, les mots s’alignent en noir et blanc, comme tapés sur une vieille machine à écrire, genre rapport de police d’un autre âge. Ils semblent annoncer un polar. Ou bien un thriller… Mais voilà que la caméra plonge dans l’effervescence colorée de la fête de Ganesh. Au Sri Lanka ? Non, à Paris ! Toute l’intrigue de Little Jaffna, premier long-métrage de l’acteur et réalisateur Lawrence Valin, se déroule en effet dans la capitale, au plus près de la communauté tamoule du quartier de La Chapelle.
On est fin 2008 ou début 2009. Michael, un jeune policier franco-tamoul, a accepté d’infiltrer le gang des Gilli’z soupçonné de financer la rébellion des Tigres tamouls. Comme lui, la plupart de ses membres sont des orphelins de la guerre civile qui meurtrit le Sri Lanka. La comparaison s’arrête là. Croit-il. Cette mission d’infiltration, pour laquelle il a accepté de reprendre le nom de son père, vire rapidement à un voyage initiatique au plus près de ses racines, dans un monde où, loin des grands boulevards haussmanniens, se côtoient violence et amitié, romance et humour, bagarres et fêtes…
Empruntant au cinéma de Kollywood comme à celui d’Hollywood, Little Jaffna est un joyeux pêle-mêle de scènes qui, et c’est là tout le talent de Lawrence Valin, finissent par former un tableau original plein d’énergie et d’humanité, servi par une bande-son audacieuse. S’affranchissant parfois des images, elle accompagne ce premier long-métrage qui ose un cinéma plein de promesses.
Policier, drame, de Lawrence Valin, avec lui-même, Puviraj Raveendran, Vela Ramamoothy (1h39).
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