Vikensi à la baguette

A Paris, la 29e Fête du Pain s’annonce record. Derrière ce rendez-vous populaire, le seul à s’installer sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame rouverte fin 2024, une agence poitevine organise l’événement depuis près de trente ans.

Pierre Bujeau

Le7.info

Plus de 60 000 visiteurs attendus chaque jour sur le parvis de Notre-Dame, 1 500 m² d’installations, plus d’une centaine de salariés mobilisés pendant 
11 jours… Si les chiffres donnent le tournis, c’est que cette 
29e édition de la Fête du Pain (1er-11 mai), à Paris, s’annonce record à plus d’un titre. Et au fourneau de cet événement national figure une entreprise poitevine. « Chaque année depuis la toute première édition en 1996, le Syndicat des boulangers de Paris nous renouvelle sa confiance », raconte Gilles Villayès, patron de l’agence de communication événementielle Vikensi, installée sur la Technopole du Futuroscope. Avec ses 11 salariés et 2M€ de chiffre d’affaires, l’agence pétrit cet événement depuis près de trois décennies. « Chaque édition est un nouveau défi, qui nécessite huit mois de préparation », ajoute-t-il. Un défi d’autant plus corsé cette année que le contexte est inédit. La cathédrale Notre-Dame a rouvert fin 2024 après plus de cinq ans de travaux et les deux week-ends de ponts s’annoncent particulièrement fréquentés. La gestion des flux de visiteurs, déjà colossale, prend une autre ampleur. « La préfecture nous a déjà prévenus : 
la fréquentation dépasse les niveaux d’avant l’incendie, avec 
30 000 visiteurs par jour, et jusqu’à 100 000 pendant les ponts », indique Gilles Villayès. De quoi donner du pain sur la planche aux organisateurs. 
« C’est le seul événement autorisé à se tenir ici. Cela implique de lourdes responsabilités, notamment en matière de sécurité. Nous avons dû justifier chaque détail de l’organisation », insiste le dirigeant. Du choix du revêtement de sol au système d’alarme, le moindre détail est passé à la loupe de la préfecture et de la Ville de Paris. 


Made in Poitou

La Fête du Pain a vu le jour en 1996, à l’initiative de Jean-Pierre Raffarin, alors ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce et de l’Artisanat. A l’époque, le futur Premier ministre cherche à regagner la faveur des boulangers, échaudés par des mesures impopulaires. Pour se sortir du pétrin, il confie l’organisation de l’événement à une entreprise de son département. Depuis près de trente ans, autour du 16 mai -jour de la Saint-Honoré, saint patron des boulangers et pâtissiers-, la fête célèbre cet emblème du patrimoine gastronomique français. Chaque année, le parvis de Notre-Dame devient le théâtre de démonstrations, d’ateliers, mais aussi de concours très suivis : meilleure baguette tradition de Paris, meilleur sandwich... et, cocorico, meilleur croissant au beurre AOP Charentes-Poitou.

À lire aussi ...