L’ensemble musical Ars Nova présentera le
14 mai au Théâtre-auditorium de Poitiers Le Verdict de minuit. Inspiré du mythe d’Orphée, ce poème chorégraphié trouve un écho intemporel dans le monde actuel.
Orphée n’en finit pas d’inspirer la création, notamment musicale. L’ensemble Ars Nova
n’a ainsi pas résisté à se pencher sur le destin du héros hellénique mais, laissant à Monteverdi et quelques autres l’histoire du jeune musicien et poète ayant échoué à sauver son amour des enfers, il a choisi d’explorer « ce qu’on ne raconte jamais sur ce mythe », souligne Benoît Sitzia. Le directeur général et artistique de l’ensemble poitevin est, avec l’Irlandaise Deirdre McKay et le Hongrois Gregory Vajda, l’un des trois compositeurs du Verdict de minuit qui sera présenté le 14 mai au Théâtre-auditorium de Poitiers. Inspiré de l’œuvre du prix Nobel de littérature Seamus Heaney, auquel il emprunte son titre, ce poème chorégraphié interroge le mythe à travers trois tableaux : Orphée et Eurydice, Le verdict de minuit et La mort d’Orphée. Il y est question des Argonautes, des Bacchantes qui ont déchiqueté le héros qui leur a refusé ses faveurs… Mais surtout de la façon dont le mythe, quel qu’en soit l’extrait, résonne naturellement avec des problématiques actuelles. Sous un ciel étoilé, portée par le texte de Seamus Heaney, la nouvelle création d’Ars Nova va ainsi dérouler plusieurs tableaux délicatement reliés par la « Ligeti Guitar » de Katalin Koltai et le santour de la Franco-Iranienne Farnaz Modarresifar, deux instruments rappelant la lyre d’Orphée.
« Décoloniser
les oreilles »
Plus qu’un simple concert, Le Verdict de minuit promet donc une expérience sensible. Libre à chacun de s’en emparer à sa manière. « Il n’y a pas qu’une écoute, mais des écoutes », note plus généralement Benoît Sitzia qui balaie d’un revers de main « la posture de l’ensemble de musique contemporaine »,
préférant décrire Ars Nova comme l’outil d’une approche sonore sans limites. « L’ensemble n’est pas contraint à une esthétique, un type de pratique, un lieu… », étaie le directeur artistique. Et la réception des œuvres ne l’est pas davantage. Objectif : « décoloniser les oreilles sans imposer de cadre ».
Comment ? « A travers des écoutes créatives. »
Plus de soixante ans après sa création, l’ensemble Ars Nova poursuit donc sa mission, en s’appuyant sur des partenaires fidèles qui le soutiennent dans son exploration de la musique. « Tout n’est pas réussi mais on essaie, lâche Benoît Sitzia. Si on voulait des certitudes, on ferait du répertoire ! »
Le Verdict de minuit, le 14 mai, à 20h30, au Tap, à Poitiers. Plus d’infos sur ars-nova.fr. Teasers à découvrir sur Youtube (liens accessibles sur le7.info).