Après plusieurs années d’absence, le monde agricole fait son grand retour à la Foire de Poitiers. Une présence symbolique à l’heure où la profession est en pleine transition.
Le constat est sans appel :
« D’ici dix à quinze ans, la moitié des agriculteurs partiront à la retraite », alerte Alexis Lebon, responsable des Jeunes agriculteurs (JA) de la Vienne. Face à ce défi générationnel, le syndicat entend profiter de la Foire de Poitiers pour renouer avec son ADN… et pourquoi pas susciter des vocations.
« Lorsqu’on participe à la Fête de la Terre ou à la Ferme s’invite, on s’adresse à des gens déjà convaincus. Ici, on vient parler à un public citadin qui ne s’attend pas à nous trouver là »,
souligne-t-il. Mission séduction donc pour la cinquantaine de JA mobilisés pendant les cinq jours, mais aussi pour les lycéens et formateurs de l’Agricampus de Venours et du lycée agricole de Montmorillon, qui répondront vendredi aux questions des plus jeunes lors de la journée scolaire.
Capter un jeune public
Du côté du village agricole, pas de véhicules de luxe survitaminés, mais des tracteurs et du matériel agricole prêtés par l’entreprise Cloué, pour attiser la curiosité des petits et grands. « L’idée est de montrer concrètement comment on nourrit les gens, du champ à l’assiette »,
explique Nicolas Marache, agriculteur à Aslonnes. A ses côtés, Mélanie Doussineau, des Chèvres de l’Auxances, à Migné-Auxances, partagera son quotidien de productrice de fromages de chèvre, en dévoilant les coulisses de sa production. Et comme un retour aux fondamentaux, plusieurs animaux seront présents dans la ferme pédagogique, vaches, brebis et moutons, au cœur d’un atelier de tonte animé par Fabien Pichon, éleveur à Smarves. Une manière simple et directe de montrer que l’agriculture, au-delà des clichés, reste un métier de passion, d’avenir… et, surtout, accessible à tous. « Encore beaucoup de jeunes pensent qu’il faut être issu du milieu agricole pour y travailler, ce qui est faux. On est là pour casser les clichés et déconstruire les idées reçues autour de notre environnement »,
affirme Alexis Lebon.