Renoncer ou choisir, cueillons notre vie

Le Regard de la semaine est signé Julie Jadeau.

Le7.info

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Oser changer et se montrer audacieux, le choix éclairé est le plus grand outil de développement, pour s’aligner et se respecter. L’enfant s’éveille chaque jour dans une dynamique de changement, d’évolution, il ne cesse de grandir. L’adulte, lui, s’efforce de ne rien changer ou se préfère stable, posé, dans un quotidien rassurant. Certains philosophes évoquent le début de la mort. S’inscrire au quotidien dans la direction de nos valeurs nous définit comme individu, unique. Après tout, quelles questions sont plus importantes que : 
où sont les choses essentielles pour moi ? A quels principes ne puis-je pas déroger ? Qu’est-ce que je veux que l’on retienne de moi ?

Trouver le verbe de sa vie et le conjuguer à l’instant présent. On entend souvent « je n’ai pas le choix, « je n’ai pas le temps », « c’est comme ça »... 
Choisir, c’est effectivement une prise de risque car on ne peut être certain du résultat et donc de la satisfaction qui en découlera. Rien n’est plus difficile de lâcher quelque chose qui fait partie de notre quotidien pour investir l’inconnu. Choisir entraîne fatalement la perte de quelque chose, le renoncement. Peut-être que le minimalisme en vogue désormais, le fait de ne plus accumuler, est une façon de se délester de tout ce qui peut freiner le renoncement.

Imaginez une existence privée de toutes les opportunités, une ligne droite bordée sans pouvoir explorer d’autres chemins, une vie où il n’y aurait pas de possibilité d’être acteur. Un facteur de protection en santé mentale est de découvrir un nouvel espace et de faire ainsi une nouvelle expérience au moins une fois par semaine, ce qui s’apparente à un petit challenge, un apprentissage.


L’adversité est aussi un catalyseur. Quand on est contraint, le choix s’impose, faire bouger les lignes d’une situation inconfortable, différer une action, ne pas agir et l’assumer... Et si c’était cela vivre et réaliser sa « story », jouer la mélodie de sa vie ? Donner les couleurs que l’on souhaite, le rythme, les intrigues, les rebondissements nécessaires qui permettent de se dire à la fin qu’il n’y a pas tant de regret, que ce brouillon vaut la peine d’être publié et non pas revisité en totalité. Choisirez-vous de ne pas choisir, et de laisser votre pilote automatique lisser votre vie ? « Ne cesse pas de sculpter ta propre statue. » (Les Ennéades). Je remercie Laurent, Fabrice, Julie et tous mes camarades pairs-aidants ayant participé à cette réflexion.

CV express
Médiatrice en santé mentale au centre hospitalier Henri-Laborit. Egalement consultante et intervenante en promotion prévention et qualité. Fondatrice de l’association Humeur en vrac, suis une fervente défenseure de la promotion de la démocratie sanitaire. 

J'aime : le franc-parler, l'ouverture, la diversité, le voyage au sens large, le cinéma et la peinture.

J’aime pas : les conclusions hâtives, les étiquettes, les îles flottantes et le vélo. 

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