La deuxième vie des chauffe-eau

Un premier site de dépollution des ballons d’eau chaude a vu le jour au Vigeant. L’objectif : recycler et dépolluer ces cumulus pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Charlotte Cresson

Le7.info

C’est une première mondiale. Au Vigeant, un site dédié à la dépollution et au traitement des ballons d’eau chaude (Bec) en fin de vie vient d’être inauguré. Ça n’a rien d’anecdotique dans un pays qui « consomme » près de… 16 millions de chauffe-eau électriques. Fruit d’une collaboration entre les établissements Decons et l’entreprise Ecosystem, l’unité de traitement du Vigeant héberge aujourd’hui 700 tonnes de vieux cumulus destinés à être revalorisés. Jusqu’à présent, les appareils hors d’usage étaient vendus à des récupérateurs et traités comme n’importe quel objet métallique. « Seulement voilà, 
la mousse isolante qui tapisse leur paroi intérieure contient des gaz à fort pouvoir de réchauffement climatique, parfois jusqu’à 12 000 fois plus puissants que le CO2 », indique Ecosystem. L’objectif est donc de capter 
« environ 400 000 tonnes de CO2 par an ». Une tonne de ballons d’eau chaude dépolluée devrait ainsi permettre d’éviter le rejet de 2,6 tonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère.


Changer les façons 
de faire

Ferrailles, métaux et plastiques, « tout est recyclé. Il n’y a que le gaz que l’on ne récupère pas, 
expose Philippe Chemineau, directeur des opérations chez Ecosystem. Le taux de recyclage atteint 82%. Le gaz, quant à lui, est liquéfié et envoyé dans des usines de traitement de produits dangereux afin d’y être incinéré ». 
Le calcaire représente 19% du poids de l’appareil. « Cela peut créer des problèmes pour récupérer les autres matériaux. » « Il fallait une filière dédiée, poursuit Nathalie Yserd, directrice générale d’Ecosystem. La contrainte résidait dans le fait que les Bec étaient volumineux, ronds et plein de calcaire. Désormais, ils peuvent être dépollués et devenir de nouvelles ressources. » Les matériaux extraits devraient notamment être utilisés comme remblais, combustibles solides de récupération (CSR) et isolants thermique et acoustique. 
« Il faut dorénavant sensibiliser les récupérateurs. » Quatre autres sites ouvriront après celui du Vigeant, à Nantes, Lesquin, Paris, Metz et Lyon pour un investissement de 60M€ répartis entre les entreprises Derichebourg, Coolrec et Decons.

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