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C’est l’une des mesures emblématiques du premier quinquennat Macron, qui a atteint son plein régime à partir de la rentrée 2020. Le dédoublement des classes de grande section, CP et CE1 en REP et REP+ implique des effectifs « allégés ». Au groupe scolaire Charles-Perrault, à Poitiers, on ne reviendrait pas en arrière. « Lorsque j’étais à Châtellerault, j’avais 24-25 élèves. En plus petit groupe, la relation change complètement, on se sent beaucoup plus en famille. L’affect joue dans les apprentissages, j’en suis persuadé. Et je repère beaucoup plus vite un enfant en difficulté ou introverti. Il faudrait dédoubler tous les niveaux ! », relève Stéphane Dupuy, professeur des écoles en CP.
Sa collègue de petite section-grande section, Aude Buisson, partage ce point de vue. La semaine dernière, elle a animé une séquence de mathématiques avec neuf élèves, au moment de la sieste des plus petits. De quoi permettre « un travail personnalisé avec de belles surprises » à la clé. « Globalement, les classes à effectifs réduits (15 maximum, ndlr) apportent beaucoup de bénéfices, on le voit dans le résultat des évaluations. Le passage en CE2 se révèle parfois difficile cependant », abonde Jérôme Marck, directeur de cette méga-école des Couronneries (427 élèves, 23 classes).
Au total, 104 classes sont concernées entre Châtellerault (41) et Poitiers (63). Mais même si la mesure fait l’unanimité depuis sa mise en place, le recteur de l’académie de Poitiers reste prudent : « Bien sûr que c’est plus facile avec moins d’élèves, mais cela ne signifie pas une meilleure réussite ou une meilleure acquisition des connaissances. La progression n’est pas linéaire », estime Frédéric Perissat. Tout est ensuite affaire de méthodologie dans chaque école. « L’effectif ne veut pas forcément dire efficacité pédagogique », appuie Frédéric Artaud, adjoint au Dasen 1er degré. Autrement dit, ce qui est vrai dans les quartiers prioritaires l’est beaucoup moins en milieu rural où « en dessous de cinq élèves par niveau, les résultats aux évaluations sont 10 à 15% inférieurs » à la moyenne. A Charles-Perrault, ce risque n’existe pas vu la pression démographique du quartier -150 élèves supplémentaires en dix ans- qui ne faiblit pas.
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