
Aujourd'hui
C'est ma dernière chronique. Je ne savais pas trop quoi écrire, alors que je savais que je devais penser cette chronique un peu différemment. Pourquoi pas comme une conclusion ? Faire le bilan de ce qui a été dit jusqu’à l’ouverture (vos cours de méthodologie de commentaire de texte vous reviennent-ils ?).
En ce moment je pense à l'été qui arrive. Plus précisément aux étés de mon adolescence et comment je les vivais. Internet était à ses débuts, il n’était pas encore sur nos portables, l’hyperconnexion que je connais aujourd’hui m’était inconnue. Que faisais-je alors ? Je lisais, beaucoup. Je regardais les « programmes de l’été » à la télé, je prenais le soleil, j’écrivais des cartes postales, je profitais de cet éloignement du quotidien... Repensez à vos étés d’avant-Internet. Que faisiez-vous ? Avaient-ils une saveur particulière ? Ou pas ? Qu’aimiez-vous faire ? Était-ce synonyme pour vous de travail d’été ?
Je réfléchissais aussi à ces six premiers mois de
2025. Un semestre fait de violence, de guerre, de déshumanisation, de folie… Alors que mes souvenirs d’été sont doux, je vois l’avenir plutôt rêche… mais je n’en ai pas envie. Je préfère me dire qu’il est urgent que nous refaçonnions nos valeurs, nos référentiels, que la joie devienne sérieuse. Dans notre société, ce qui n’est pas compliqué n’est pas sérieux, ce qui est drôle n’est pas sérieux, ce qui est extravagant n’est pas sérieux. Et s’ils l’étaient ? Si on pensait le monde et notre rapport aux autres plutôt comme un lieu d’échanges, d’entraide, de soutien ? Si, au lieu de glorifier ceux qui ont semé la guerre, on glorifiait celle qui a inventé le lave-vaisselle ? Remettons les valeurs positives qui nous tirent vers le haut au centre de nos imaginaires pour qu'elles infusent notre quotidien. Donnons comme exemple à nos enfants des héros et héroïnes généreux, bienveillants, qui s'entraident. Arrêtons de valoriser ceux qui écrasent, tuent, méprisent. Préférons un Parmentier à un Napoléon. Préférons une Claudel à un Rodin. Prenons le temps de l’été pour laisser nos pensées vagabonder, refaire le monde et mieux revenir à la rentrée.
CV express
Francilienne de naissance, je suis arrivée dans le Poitou, terre de mes ancêtres, en 2019, pour continuer ma carrière dans l’édition. Depuis, je fais mon chemin personnel en tant que rédactrice, autrice et autres casquettes. J’aspire à explorer toujours plus de nouveaux sentiers.
J’aime : les arts, la lecture, l’écriture, le thé Yunnan.
J’aime pas : le manque de bienveillance.
À lire aussi ...