Un dessin dans l’instant

Depuis toujours, Lucille Doyen dessine. D’abord pour elle, ensuite pour les autres, pour offrir ou quand on lui demande. Autodidacte, la Poitevine a ainsi réalisé les étiquettes de l’Hydromel pictave.

Claire Brugier

Le7.info

Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas ! Lucille Doyen n’expose pas. Si la Poitevine dessine, c’est avant tout pour elle-même, pour ses amis aussi. Pourtant, le dessin l’accompagne depuis longtemps, « depuis que je suis petite », confie l’autodidacte qui n’a jamais cessé de jouer des crayons au gré de ses humeurs. « Ado, je préférais dessiner plutôt que sortir. C’était la période du premier Seigneur des Anneaux… Je faisais aussi pas mal de mangas, je m’inspirais de ce que je voyais, ce de que je pouvais lire... » On l’imagine noircir de dessins ses feuilles de cours en attendant que la sonnerie retentisse. Lucille ne dément pas. 
« Je n’étais pas très assidue dans ma scolarité », avoue-t-elle. Alors à défaut des Beaux-Arts, la jeune fille s’est lancée dans un CAP couture, suivi par une formation à la broderie d’art, en trois ans, à Rochefort. « Il me fallait quelque chose de manuel. » Son brevet des métiers en poche, elle a travaillé quelque temps « dans la haute couture, dans la restauration de vêtements anciens aussi… C’était incroyable ! » Mais difficile de se faire une place dans un secteur de niche. Alors Lucille a bifurqué vers un autre de ses indéfectibles centres d’intérêts : « les animaux ». Elle est devenue assistante dans une clinique vétérinaire. Et, à ses heures perdues, elle dessine. Quoi donc ? 
Souvent des animaux fantastiques inspirés par « l’univers de Tolkien », mais pas seulement. La Grand’Goule et la Fée Mélusine qui habillent les bouteilles de l’Hydromel pictave 
(Le 7 n°684) sont de sa création.

« Extérioriser 
mes émotions »

« Il y a longtemps, j’ai fait des affiches. On m’a aussi demandé parfois des dessins de tatouages. » Lucille se prête volontiers à l’exercice. « Quand je dessine pour les autres, j’aime faire des choses très colorées. Pour moi j’utilise surtout le noir et le rouge foncé. Les dessins sont souvent assez sombres, ils me permettent d’extérioriser mes émotions du moment, de me canaliser pour ne plus penser qu’à l’instant T. » Quel que soit le motif, animalier ou non, toujours figuratif, le trait est fin, les lignes fluides. Côté technique, Lucille a « testé pas mal de choses, l’encre de chine, le fusain, les crayons de couleur, les pastels… La peinture à l’huile ? J’ai essayé mais je n’ai jamais compris comment ça fonctionnait !, sourit-elle dépitée. En ce moment, je suis plus aquarelle. C’est compliqué mais je crois que j’aime me demander comment rendre telle ou telle texture. » Et, de toute évidence, Lucille aime aussi glisser au détour d’une chevelure ou suspendue à un trait de crayon une petite araignée. Comme une signature cachée.

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