Aujourd'hui
Et si les jeux pouvaient contribuer à dépister les « dys » ? Et à motiver les enfants dans leur parcours de rééducation... L’association Dys en Poitou organise une série d’ateliers sur ce thème samedi prochain à Poitiers afin de mieux faire connaître ces troubles de l’apprentissage.
Première épreuve : à l’aide d’une fronde, envoyez une noisette dans le creux d’un arbre. Idéal pour imaginer la trajectoire d’un objet. Ensuite, caressez la courbure du cou d’une autruche et retirez une feuille prise dans le plumage d’un perroquet. Une façon de travailler la motricité fine. Des mini-jeux comme ceux-là, il y en a une vingtaine à l’intérieur de l’application Brume, disponible gratuitement sur tablettes. L’équipe d’Eric Lambert, enseignant-chercheur au Centre de recherche sur la cognition et l’apprentissage (Cerca) de Poitiers, est parvenue à réunir dans ce jeu tout un tas de compétences nécessaires à la maîtrise du geste d’écriture. A tel point qu’il est maintenant très utilisé par les experts des troubles de l’apprentissage, les fameux « dys ». « C’est vrai qu’on utilise souvent les jeux comme médiateurs, précise Marie Caillet, orthophoniste à Beaumont. On surfe sur l’enthousiasme naturel des enfants pour le jeu afin de cibler certaines difficultés de lecture par exemple. Ce sont des jeux dirigés. » Exemple : une sorte de Uno dans lequel on ne pourrait déposer qu’une carte portant la même syllabe que la précédente.
Des jeux et des efforts
Longtemps ignorés, les troubles du neurodéveloppement qui peuvent affecter le langage, l’écriture ou encore la lecture sont désormais reconnus comme un véritable handicap. Ils concerneraient près d’un enfant sur dix en âge d’être scolarisé. « On en parle davantage, on sensibilise le corps médical et les enseignants », se félicite Caroline Artero-Rousselot. La présidente de Dys en Poitou organise chaque année une action à destination du grand public à l’occasion de la journée nationale des dys (lire ci-dessous).
Les jeux vidéo ou de société- ont également contribué à améliorer le dépistage des Dys, comme l’indique le Dr Alain Pouhet, spécialisé en rééducation infantile : « C’est souvent difficile de faire passer un bilan à un enfant atteint de trouble de l’attention, alors on commence par un jeu qui permet de repérer quelques indicateurs. » Dans ce domaine, Bazar Bizarre est très efficace ! « Toutefois, les jeux ne se substituent pas à un test normé. » Quels que soient leurs pouvoirs, ils ne feront jamais de miracle. Selon l’auteur de Difficultés scolaires ou troubles dys, publié en 2020 chez Retz, les enfants atteints de dys « doivent quand même faire de gros efforts ».
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