
Aujourd'hui
Il fut un temps où, transmise en héritage, l’antique armoire normande en chêne veillait sur des générations. Et même le mobilier puisqu’« il fallait que le bâton de chaise fût bien fait, c’était un primat », raconte Péguy. Que dirait cet auteur amoureux du beau et du solide en voyant défiler aujourd’hui les collections de meubles ou éléments de décoration vite achetés, vite démodés, vite bazardés ?
Après la fast-fashion et des placards emplis de vêtements à bas coût, voici la « fast-déco », ou décoration rapide. D’ailleurs, les enseignes d’habillement s’y mettent aussi comme Zara ou H&M et s’ajoutent à toutes ces enseignes de bazar et de déstockage, jetant sur le marché objets décoratifs ou meubles d’appoint au rythme des saisons et des fêtes. Autant d’incitations à acheter des babioles exotiques dont on n’a pas toujours besoin.
Les griefs adressés à la fast-fashion sont les mêmes : impact environnemental catastrophique pour des produits importés de Chine, déforestation (Ikéa couperait un arbre toutes les deux secondes), utilisation de matières synthétiques à base de pétrole, transport gourmand en énergie… Sans parler des conditions de travail de la main-d’œuvre. Cette gabegie de produits de piètre qualité, les prix très bas, les promotions et incitations permanentes à l’achat entraînent bien sûr des montagnes de déchets polluants, jusqu’à 1,5 million de tonnes en 2024 dont seuls 3% sont recyclés. Alors, pourquoi ne pas prendre les mêmes mesures d’encadrement que pour la fast-fashion ? A quand une consommation plus durable et responsable ?
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