Les cyberattaques se multiplient en France comme dans la Vienne. Particuliers, entreprises, collectivités… Personne n’est à l’abri de ces menaces numériques en constante expansion.
La Ville de Poitiers victime d’une cyberattaque, une arnaque bancaire à Châtellerault, 37 000€ envolés après une fraude en ligne… Ces titres de la presse régionale vous semblent familiers ?
Ce n’est certainement pas un hasard. Dans la Vienne, 35% des escroqueries recensées en
2025 relèvent de la cybercriminalité, contre 25% l’an passé.
« Autrefois, les pirates passaient surtout par le mail. Désormais, ils sont partout : SMS, messages instantanés et même appels téléphoniques », explique un adjudant spécialiste en cybersécurité à la gendarmerie de la Vienne. Une menace qui enfle au rythme des innovations technologiques. « Le vishing est une arnaque vocale qui reproduit précisément le son de votre voix via des IA. Cette technologie va enregistrer le son de votre voix et la réutiliser à des fins frauduleuses. » Face à cette montée des menaces, une section opérationnelle de lutte contre les cyberattaques a été créée sous l’impulsion du colonel Philippe-Alexandre Assou, à la tête du groupement de gendarmerie de la Vienne depuis 2023. Enquêteurs spécialisés, référents nouvelles technologies et gendarmes formés à la prise de plaintes cyber composent ce pôle qui voit affluer les dossiers, de particuliers, d’entreprises ou de collectivités. En France,
348 000 crimes et délits numériques ont été enregistrés en 2024. Sur la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr, 94% des demandes d’aide sont déposées par des particuliers.
Hameçonnage
dit « phishing »
Parmi toutes les attaques, l’hameçonnage (phishing) reste de loin la plus courante, avec
64 000 demandes d’assistance au niveau national. « C’est souvent par là que tout commence. Le mail au logo étrange, le SMS d’un colis en attente… Un seul clic peut suffire pour voler vos identifiants, vos données personnelles ou vos informations bancaires », rappelle l’adjudant. Lors des actions de prévention, le gendarme utilise d’ailleurs un exercice parlant : l’envoi d’un faux mail Netflix. Tous les liens renvoient au vrai site… sauf le bouton
« Cliquez ici », menant à une page d’accueil factice qui demande de renseigner identifiants et mots de passe. « Avec l’IA, les pirates créent désormais des modèles extrêmement réalistes, accessibles même à des amateurs. Les attaques se déclinent en faux conseillers bancaires (Le 7 n°704), convocations judiciaires ou accusations infondées. » Une fois les données dérobées, les cybercriminels ne les exploitent pas forcément immédiatement. La revente sur des plateformes spécialisées est courante, et une infraction peut survenir des mois ou même des années plus tard. Heureusement, quelques réflexes simples suffisent à réduire nettement les risques (lire ci-contre).v