Poitiers en état de choc

Au lendemain de l’opération commando d’un groupe d’activistes se réclamant d’un collectif anti-carcéral, le centre-ville de Poitiers panse ses plaies. Dix-sept personnes ont été interpellées. Le maire ne décolère pas.

Laurent Brunet

Le7.info

Vitrines de banques et de magasins brisées, monuments historiques tagués, poubelles incendiées, abribus explosés… De mémoire de Poitevins, on  n’avait jamais vu ça. Samedi, en fin de journée, c’est une véritable opération commando qui s’est abattue sur le centre-ville de Poitiers.

Cagoulés, masqués, gantés, armés de masses, de fumigènes, de bombes artisanales, de battes de baseball et de projectiles divers et variés, plus de 250 individus se réclamant de la « Cellule de vigilance opaque », un collectif anti-carcéral « ultra-gauche », venus manifester contre le transfert des prisonniers  de Poitiers vers la  nouvelle prison de Vivonne, ont déferlé dans le centre-ville.

Noyés au milieu des spectateurs du festival de rue « Les Expressifs », les casseurs  ont tout saccagé sur leur passage. Les dégâts n'ont pas encore été chiffrés mais ils sont très importants. Parfaitement organisés et avançant en ordre serré derrière une grande banderole revendicative, les émeutiers ont  affronté les forces de l’ordre pendant près d’une heure.

Une centaine de policiers ont été  mobilisés pour leur barrer le chemin, n’hésitant pas à riposter par de nombreux tirs de flash ball. Dix-sept personnes ont été interpellées et placées en garde à vue. Elles pourraient être jugées lundi en comparution immédiate.

Les autres se sont évanouis dans la nature, parfois en se mêlant à la foule et en abonnant sur place leur arsenal. Deux policiers ont été légèrement blessés ainsi que l'employée d’une boutique qui a été conduite au CHU.

Les Expressifs pris en otage

Au lendemain  de ce déchaînement de violence, le maire, Alain Claeys, a décidé d'annuler son déplacement en Côte d’Ivoire, où il devait rencontrer les militaires du RICM. Entouré  du préfet de région, Bernard Tomasini, et du  Directeur  départemental de la sécurité publique, Jean-François Papineau, il n’a pas mâché ses mots : « Ces faits sont graves et nouveaux pour notre ville. Ce sont des actes inqualifiables. Samedi soir, Poitiers était en fête, tout le monde était heureux et ces  individus sont venus prendre les Expressifs en otage pour créer l’amalgame.  Mais nous ne sommes pas tombés dans le piège. Que les Poitevins se rassurent, nous ne laisserons pas salir notre ville.»

 

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