Aux chiottes les mains sales

Selon des statistiques tout à fait sérieuses, les Français figureraient en queue de peloton européen des populations recourant au lavage systématique des mains à la sortie des toilettes.

Laurent Brunet

Le7.info

Le saviez-vous ? Vendredi dernier, la planète tout entière fêtait la « Journée des toilettes ». Sous le pavillon de l’insolite, un mot d’ordre universel : ériger le lavage des mains à la sortie des WC en acte de santé publique.

Dans le domaine, nous avons, à l’évidence, quelques serviettes de retard. Au gré d’une enquête récemment menée auprès de 2 500 citoyens  européens, le société Tork, marque internationale leader en produits d’hygiène, d’essuyage et  de services, a ainsi conclu que seuls 76,5% de Français s’adonnaient au lavage systématique de leurs mimines à la  sortie des latrines, contre 89% pour nos voisins anglais, allemand et finlandais, 87% pour les Suédois et 86% pour les Polonais. Le constat est frappant : les rois de la grande gastronomie, des parfums de luxe et de la haute couture sont tout sauf des modèles de propreté. A moins qu’il ne s’agisse d’une mode ou d’une façon singulière d’agrémenter ses aliments des bactéries collectées sur une poignée de porte, un interrupteur, une chasse d’eau et un robinet, cette inexemplarité fait tâche dans le décor du puritanisme à la française. Imaginez donc trois ou quatre paires de battoires tout droit sorties de la pause-pipi se jeter goulûment sur une assiette de cacahuètes. Beurk ! C’est des coups à vous écoeurer pour la vie des apéros entre amis.

Des règles basiques

Allez, stoppons-là les projections scato-ragoûtantes. Car l’étude continentale nous en raconte encore de belles. Elle nous dit par exemple que nous sommes 48% à juger les toilettes de notre boulot « sales et mal entretenues ». Que 17% d’entre nous, de fait, ne les utilisent jamais, préférant lerisque de la constipation ou de l’occlusion intestinale à celui de la contamination microbienne. Elle nous apprend encore, cette enquête, que 68,3% de nos enfants évitent les petits coins de leur collège ou lycée et se retiennent jusqu’au soir pour assouvir leurs besoins.

Travail-école, même combat. Et dire que depuis un an et le spectre de la pandémie de H1N1, les recommandations d’«hygiénisation » semblaient avoir réveillé les consciences. Visiblement, le pli n’a pas été entièrement pris. L’Agence régionale de santé, par la voix du Dr Martinet, s’en émeut. «Si l’Inpes, Institut national de prévention et d’éducation pour la Santé, explique-t-elle, continue de marteler les messages publicitaires, via le web ou la télé, c’est bien qu’en matière d’hygiène et de sensibilisation, nous avons encore beaucoup de progrès à faire.» Sur ses conseils avisés, nous allons essayer à notre tour de diffuser le message.

Après un passage aux toilettes, badigeonnez vos paluches de savon, pendant au moins quinze secondes, rincez-les puis séchez-les à l’aide d’essuiemains en papier. Le textile et l’électrique ? « De vrais nids à indésirables ! », souligne Mme Martinet. En comparaison, le séchage à l’air libre, bien que plus longuet, s’avère plus «clean». Ensuite ? Eh bien, utilisez votre coude pour éteindre la lumière, puis votre pied pour pousser la porte. Enfoncez-la si elle résiste…Alors, on se sent mieux ?

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