Petits règlements de comptes entre « amis »

Le vote du budget 2009 a donné lieu, ce matin, dans l’hémicycle du Département à un joli désordre sur fond de campagne électorale. Avec, en guise de conclusion, un probable recours de l’opposition devant le tribunal administratif.

Arnault Varanne

Le7.info

Il y a des matins comme cela où l’on passe du «solennel» (Claude Bertaud) au «pathétique» (Thierry Mesmin) et de la gravité à la confusion en quelques minutes. Annoncée comme le sommet de la mandature «Bertaud», la séance consacrée au budget 2011 du Conseil général a accouché de débats ternes et d’une passe d’armes inédite autour de la manière de procéder au vote. «Nous souhaitons un vote public pour que nos concitoyens sachent ce que son conseiller général a voté», a d’emblée lâché Bruno Belin. Une façon, pour le premier vice-président du Département, de mettre «tout le monde en face de ses responsabilités».

C’est peu dire que le groupe des élus de gauche a modérément goûté à cette initiative, demandant «l’application du règlement intérieur», à savoir un vote à bulletins secrets. Après quelques échanges «d’arguties juridiques», une interruption de séance, une tonne de SMS et des coups de fils avisés, le vote public l’a emporté. «Il est fort probable que nous allions au Tribunal administratif…», menace Gérard Barc. Sur le fond, le chef de file de l’opposition a dénoncé «la recherche, coûte que coûte, d’une majorité improbable». 

Un symbole à 300 000 euros

«C’est la séance du rabot et de la ponceuse à gros grains», a persiflé le conseiller général du canton de Bonneuil-Matours. Sur au moins une douzaine de dossiers, le Département se désengage.» Pour le groupe Initiative et progrès, Francis Girault s’est, lui, félicité que «le bon sens a prévalu» au sujet de la hausse de la taxe sur le foncier non bâti, ramenée à 1% contre 1,6% dans les prévisions initiales. Une exigence à… 300 000 euros sur un budget de 424,17 millions d’euros. «Nous avons voulu défendre un symbole», se justifie le maire de Jaunay-Clan.

Au-delà, les trois conseillers de la «minorité de la majorité» ont fait basculer le vote en faveur de l’exécutif, seul Jean-Pierre Jarry s’étant rallié à la gauche. «Le courage politique est ailleurs», regrettent déjà certains élus. Claude Bertaud, lui, a balayé d’un revers de la main ces considérations. «Il était important que nous ne bloquions pas la machine.» A fortiori avant les élections cantonales des 20 et 27 mars 2011, visiblement dans toutes les têtes.

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