Celle-là, elle fait du bien

Assis sur des bases défensives des plus solides, le PB 86 a entamé de brillante manière sa campagne 2011 à domicile (70-61). Chalon n'y a vu que du feu.

Nicolas Boursier

Le7.info

Tout Saint-Eloi l'avait espéré. Le Père Noël a exaucé ses voeux. 8e minute : après deux mois à ronger son frein en coulisse, Tommy Gunn fait son grand retour sur les parquets. Sous les hourras d'une foule jusque-là somnolente et à peine ragaillardie par le missile longue portée que le jeune Ona Embo vient d'asséner à l'ogre chalonnais.

Les Blancs, sans être irrésistibles, mènent alors plutôt bien leur barque (21-14). Malgré des difficultés certaines à juguler l'immense Aminu sous le cercle, la défense tient la route, réduisant à l'à peu près les transitions visiteuses.

Dans ce concert de sobriété, que peut alors apporter ce bon Gunn à l'entreprise locale ? Le feu, mon bon monsieur. Poitiers a viré avec cinq longueurs d'avance au soir du premier quart-temps. L'artificier US sort alors de sa tanière pour déchirer les filets à sept mètres.

Le PB est sur orbite. Tchicamboud a beau faire de la résistance, le troisième de Pro A s'époumone dans la toile tissée face à lui. Grant y joue en maître du royaume. A trois points puis d'une interception et d'un dunk, le « pigiste » embrase les débats (36-28).

Chalon sous l'éteignoir

Les citrons n'éteignent pas sa flamme. 42-30, le trou est creusé, le mal fait pour des Chalonnais privés de munitions en position préférentielle. Le gaillard Evtimov en est même réduit à tenter sa chance hors de ses bases. En vain.

Une douce folie s'empare des travées. L'incroyable bourreau du tenant choletais est pieds et poings liés. Tchicamboud ne peut, seul, sonner la révolte. Au virage du dernier quart, le PB, pourtant peu aidé par un arbitrage... «incohérent », tourne avec un pécule d'onze unités (53-42). Suffisant, sans doute, pour entrevoir le paradis ? Oui. Mais à la condition de ne pas faire n'importe. Comme offrir une balle d'interception en or à Smith.

55-50, l'étau, d'un coup d 'un seul, se resserre. Mais c'est écrit, Poitiers ne capitulera pas. « Même pas peur », entonne Guillard. Quand le BYF se rebiffe, ça déménage. Haynes y perd son english, Chalon ses dernières illusions. Le PB est aux anges. Vive 2011 !

 

LA FICHE

A Poitiers (gymnase de Saint-Eloi). 3100 spectateurs. PB 86 - Chalon : (mi-temps : 36-30). Arbitrage de MM. Mateus, Karaquillo et Périer. Score par quart-temps : 21-16, 15-14, 17-12, 17-19.
 

LA MARQUE

PB 86 : Gomez (0), Wright (4), Grant (17), Younger (13), Badiane (13), puis Ona Embo (3), Fournier (2), Guillard (15), Gunn (3), Devéhat (0)

Chalon : Haynes (11), Tchicamboud (10) Schilb (8), Evtimov (8), Aminu (6), puis Adolpe-Michel (6), Lauvergne (0), Smith (12), Lang (0)

ILS ONT DIT

Antonio Grant, arrière du PB 86 : « On me connaît comme défenseur, le jeu de Poitiers me convient donc très bien. Mais je sais aussi scorer, j'en ai fait la preuve ce soir. Au final, c'est toute l'équipe qui a fait du bon boulot. On ne peut que porter du crédit à la préparation. »

Tommy Gunn, ailier du PB 86 : « C'est super d'effectuer un retour dans ces conditions. Honnêtement, je ne pensais pas jouer aussi longtemps. Je ne suis pas encore à 100%, mais c'est suffisant pour apporter quelque chose à l'équipe. Si nous jouons aussi soudés, nous avons de belles choses à faire sur les prochains matches. »

Ruddy Nelhomme : « On n'était pas loin depuis plusieurs matches. Ce soir, l'équipe a fait une partie pleine. On voulait faire sortir Chalon de sa zone de confort. On l'a fait. J'ai apprécié l'investissement de toute l'équipe. Il faut continuer.»

Grégor Beugnot, entraîneur de Chalon : « En toute sincérité, nous avons été battus par l'agressivité et l'intensité de Poitiers. En somme, par sa qualité. On a été vite KO debout. Même si on s'est battus jusqu'au bout, ça n'a pas suffi pour sortir certains joueurs de leur torpeur. L'an passé, notre victoire ici, à Poitiers, nous avait permis de nous maintenir. Peut-être l'histoire se réécrira-t-elle, dans le sens inverse, cette saison. »

Photos : Sébastien Jawo

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