Le Pass’ à la relance

L’accord du ministère de l’Education nationale pour l’émission de 15 000 Pass’Contraception en Ile-de-France a fait réagir la Région Poitou-Charentes. Dès lundi, cette dernière en distribuera 1400 exemplaires auprès d’une centaine d’infirmières scolaires. Madame la rectrice est prévenue.

Comme Béatrice Cormier avant elle, Martine Daoust a jusque-là tenu bon. Mais pour la rectrice d’académie, l’heure est peut-être venue de lâcher du lest.

En accordant, ce mardi, à la Région Ile-de-France du socialiste Jean-Paul Huchon, le droit de distribuer 15 000 Pass’Contraception, le Ministre Luc Chatel a mis ses ouailles au pied du mur. Pour Ségolène Royal, initiatrice du projet il y a un an et demi, l’occasion est trop belle de s’engouffrer dans la brèche. « Cette décision fait jurisprudence, relaie sa vice-présidente, Françoise Mesnard. Ce qui est autorisé dans le bassin francilien doit l’être partout en France et notamment en Poitou-Charentes, où l’idée est née. »

Dès lundi, la Région, s’appuyant sur cette « jurisprudence Chatel », adressera aux cent infirmières scolaires du territoire régional 1 400 exemplaires du Pass. « Parce que ce sont elles les premières interlocutrices des adolescentes, soutient Nathalie Lanzi, conseillère régionale déléguée aux Droits des Femmes. Nous espérons avoir, cette fois-ci, le soutien de l’académie. » En cas de refus, promesse est faite de « déposer immédiatement un recours pour avoir gain de cause ».

En juillet dernier, Ségolène Royal avait « contourné » l’opposition ministérielle en chargeant 1832 médecins généralistes, gynécologues et pédiatres libéraux de la diffusion des chèques contraception. A ce jour, 79 seulement ont été distribués. Une explication ? « Pour une jeune fille, il est toujours plus facile d’aller voir l’infirmière de son établissement que son docteur, tranche Nathalie Lanzi. Et puis, certains praticiens n’ont pas joué le jeu. » A l’écouter, les Deux-Sèvres feraient figure de « plus mauvaise élève de la classe ». Ses infirmières scolaires feront-elles mieux que ses médecins ?

 

IVG : 7,9% de mineures

La part d’interruptions volontaires de grossesses chez les mineures de 15-17 ans est de 7,9% en Poitou-Charentes, contre 5,9% en moyenne nationale. Le Pass’Contracpetion initié par la Région vise à assurer, sous couvert d’anonymat, de confidentialité et de proximité, la gratuité de la contraception pour ces mineures. Ilse présente sous la forme d’un chéquier de cinq coupons, qui permettent l’accès à une consultation médicale en médecine de ville, la réalisation d’une prise de sang et d’analyses médicales éventuellement prescrites, ainsi que la dispensation, par les pharmacies d’officine et pour trois mois renouvelables une fois, de contraceptifs oraux.