22, v’là les patrouilleurs !

Annoncés par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, les «patrouilleurs» sont entrés, lundi dernier, en action dans les rues de Poitiers. Avec Mantes, Nice et Strasbourg, la capitale régionale fait partie des villes pilotes pour expérimenter ce rapprochement entre policiers et population.

Antoine Decourt

Le7.info

Jeudi, 18h30. Jean-Michel, major, et Adrien, adjoint de sécurité, s’en vont parcourir les rues du centre-ville poitevin. Affublés de leur nouvelle appellation de «patrouilleurs», les deux policiers s’élancent sur la voie publique. Sans véritablement constater de bouleversement flagrant dans leur action quotidienne, ils voient leur mission de contact avec la population reconnue à sa juste valeur. « Nos liens avec les commerçants existent depuis belle lurette », explique Jean-Michel. Un exemple ? Devant une pharmacie, ils patientent quelques instants. La patronne leur fait signe de la main. Aucun problème à signaler, nos deux « patrouilleurs » poursuivent leur route.

En chemin, une passante demande l’heure. Adrien s’exécute. Il regarde sa montre et informe la dame. N’en déplaise aux esprits chagrins, les policiers sont accessibles. S’ensuit une conversation avec un touriste perdu dans le dédale des travaux de Coeur d’Agglo. « Je cherche à garer ma voiture, lance le visiteur. Je vais rapidement voir à mon hôtel si je peux me stationner. » « Aucun souci, tant que vous ne restez pas là trop longtemps», glisse Jean-Michel.

Prévention, dissuasion et répression

Les « patrouilleurs » observent. Scrutent les comportements suspects. Passent d’un commerce à l’autre. S’informent sur les attroupements. «Nous veillons, avant tout, à éviter le désordre sur la voie publique», ajoute Jean-Michel.

Trois individus tenant des canettes à forte dose de houblon attirent l’oeil des deux policiers. Un échange s’engage. «Vous avez quel âge pour avoir de l’alcool entre les mains ? », interrogent-ils. « 18 ans, m’sieur l’agent », rétorque l’un d’eux. « Vous êtes certains ? », pose Jean-Michel. « Vous le savez très bien, c’est la troisième fois que vous me contrôlez aujourd’hui, pérore l’amateur de bière. Qu’est-ce qui se passe depuis quelques jours ? On ne vous a jamais autant croisés. »

Eh oui, les « patrouilleurs » sont entrés en action. Une présence renforcée en centre-ville et sur l’ensemble du territoire municipal.

« Prévention, dissuasion et répression », a édicté, Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, en lançant cette phase d’expérimentation. Dont acte…

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