La prise d’otage n’a pas fait de victime

Un homme de 28 ans, au discours incohérent, a pris en otage sa voisine durant près de six heures, ce dimanche à Poitiers. Le Groupement d’intervention de la police nationale (GIPN) s’est rendu sur place, au 18, allée des Jardinières (près du centre commercial Leclerc). L’opération s’est terminée à 16h par un assaut qui n’a engendré aucune victime.

Romain Mudrak

Le7.info

A 10h30, ce matin, cet individu entre au domicile de sa voisine, une jeune femme de 25 ans, en la menaçant avec un couteau. Il contacte ensuite les rédactions de France 2, à Paris, et de France 3 Poitou-Charentes. « Il voulait que la télévision se déplace pour faire des révélations. Des agents secrets auraient cherché à le supprimer », indique le procureur de la République, Pierre Sennès, à la fin de l’opération. Avertie par nos confrères, la police se déplace immédiatement. Les renforts du GIPN de Bordeaux arrivent vers 13h45, suivis d’Alain Claeys, maire de Poitiers. Le rez-de-chaussée de l’immeuble, situé au cœur de la résidence du Pontreau, est bouclé.

Le preneur d’otage appelle encore le standard de France télévisions à plusieurs reprises durant l’après-midi. Pour le calmer, le négociateur demande qu’on lui trouve une caméra. Le cadreur de France 3, parqué à trente mètres avec les autres journalistes, accepte de prêter son matériel à la police. Aucune image n’est enregistrée.

Le GIPN enfonce la porte

Après une longue attente, le discours laisse place à la force. « Le ton montait et les négociations ne progressaient plus », souligne le procureur. Pompiers et médecins du Smur se tiennent prêts. A 15h30, profitant d’une erreur du preneur d’otage, le GIPN entre dans l’appartement en enfonçant la porte, libère d’abord la victime, puis interpelle l’homme, qui ne résiste pas.

16h25, l’auteur des faits est embarqué dans un monospace sombre banalisé de la police. Il porte une serviette vert clair sur la tête. L’homme est placé en garde à vue. « Son discours n’était pas rationnel. Il manifestait un égo surdimensionné. C’est pourquoi  nous avons fait appel à un médecin-psychiatre pour épauler le négociateur », conclut Pierre Sennès. Aucun renseignement complémentaire sur le profil psychologique ou le casier judiciaire n’a été dévoilé pour le moment. Une enquête est en cours pour comprendre le contexte de cette prise d’otage. Selon le responsable de la société anonyme régionale d’HLM, l’auteur était connu de ses services pour des faits de dégradations dans les parties communes de l’immeuble où il habitait.

À lire aussi ...