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L’immobilier en vol stationnaire
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 15 septembre 2011Quand quatre-vingt trois agents immobiliers se réunissent en conclave, il en sort toujours des enseignements intéressants. La preuve à l’issue de l’assemblée générale de la Fnaim Poitou-Charentes (*). Entre conjoncture favorable et inquiétudes à peine voilées, le point sur la rentrée.
Morosité, quelle morosité ? Dans l’immobilier, les « on dit » et autres impressions à gros trait ne résistent pas à l’épreuve des chiffres et des faits. Alors, qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, la sinistrose ambiante n’effraie pas les agents de la place de Poitiers. « Ce que nous constatons, explique Stéphane Aubineau, porte-parole de la Fnaim Poitou-Charentes, c’est que les prix des biens n’ont pas baissé par rapport à 2007 et qu’il y en a toujours beaucoup à vendre. Certes, la durée de mise en vente est plus longue mais, au final, cela profite aux acheteurs qui ont un choix plus important. »
Si le marché de la transaction se « porte bien », soutenu notamment par des taux d’intérêts extrêmement bas, le jugement est à nuancer s’agissant des locations. Bien entendu, « les prix n’ont quasiment pas bougé depuis quinze ans ». Seulement, le dirigeant de Poitou Getac immobilier, comme ses collègues du reste, estime que « beaucoup de logements sont vacants, notamment dans des quartiers comme Saint-Eloi. » Un phénomène qui concernerait essentiellement « des logements de superficies plus importantes ».
La réforme qui inquiète
À quoi se tient ce phénomène? Selon le porte-parole de la Fnaim, beaucoup de programmes immobiliers, dont la gestion est assurée par des opérateurs nationaux, auraient vu le jour ces dernières années à Poitiers. « C’est pour cette raison que l’on voit souvent des numéros de téléphone en 01 ou 0800… » À l’en croire donc, l’immobilier traverse une période empreinte d’une grande stabilité. Au moins jusqu’au 1er février 2012 et l’entrée en vigueur de la fameuse réforme sur la plus-value des résidences secondaires. Fini le principe d’une exonération au bout de quinze ans. Il faudra désormais attendre trente ans de propriété avant de se voir «allégé» de toute taxe.
« Prenons le cas d’un couple qui a acheté un bien 100 000€ en 1999, illustre Jean-François Buet, secrétaire général de la Fnaim. Dans l’ancien système, au bout de douze ans, il pouvait escompter le vendre 170 000€ , soit une taxe sur la plus-value estimée à 5 000€, abattements réalisés entre la sixième et la douzième année. Avec la réforme, il paiera cinq fois plus cher… » La profession peste d’autant plus contre cette mesure (plus de 2 milliards espérés chaque année) que le terme de résidence secondaire recouvre beaucoup de situations particulières. « Beaucoup de gens investissent dans la pierre pour faire leur retraite, placer leurs économies…, argumente Jean-François Buet. Cette réforme porte un très mauvais coup au secteur de l’immobilier et pourrait s’avérer contre-productive. »
(*) Les quatre-vingt trois agents immobiliers réunis sous la bannière de la Fédération nationale de l’immobilier représentent cent trente points de vente dans la Vienne, les Deux-Sèvres et la Charente. Ils réalisent chaque année 2 000 transactions et gèrent 15 000 lots en location et 20 000 en co-propriété.
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