Plus dure fut la chute

En dépit d’une prestation convaincante, le PB a concédé, hier soir aux Arènes, sa quatrième défaite consécutive de la saison face à Strasbourg (78-79). A une minute près, le coup était parfait. Hélas…

Arnault Varanne

Le7.info

En basket comme au cinéma, les scénarii réservent parfois des dénouements décevants. Le finish de ce Poitiers-Strasbourg, cinquième du nom, laissera forcément un goût d’inachevé au peuple poitevin. Il reste une minute et cinq secondes à jouer dans ce duel haletant. Souverain jusque-là, Fournier (23pts au total) and co possèdent un matelas de trois unités à l’amorce du dernier virage (70-67). Jusqu’à ce que Justin Harper ne dégaine un tir primé en poste haut, avec faute d’Antonio Grant en sus.

Le longiligne intérieur US, très à l’aise au large (4/6 à longue distance), vient de crucifier les Arènes (71-70) d’un venin mortel. Un premier coup de grâce suivi d’un deuxième, administré des mains d’Abdoulaye M’Baye à vingt secondes du terme (74-71). Transparent pendant trente minutes (zéro point), le néo international termine la soirée avec huit points à son compteur. La suite ? Un chassé-croisé nourri de fautes et de lancers francs, dans lequel le PB termine en tête-à-queue. 

Cette cinquième défaite de la saison des troupes de Nelhomme laisse paradoxalement entrevoir de belles perspectives. Car ce PB-là, très diminué au coup d’envoi, à l’image de Miller, Wright ou Grant, a fait preuve d’une envie, d’une vaillance et d’un courage rares. «On a fait un match plein, mais il nous manque l’essentiel», déplore l’entraîneur adjoint de l’équipe de France. Son partenaire en Bleu, Vincent Collet, reconnaît lui-même que les «Poitevins peuvent être déçus du résultat final». Maigre consolation au regard des trente neuf premières minutes… Observateur attentif de l'affiche des Arènes, le capitaine de l'équipe de France Boris Diaw partage sans doute cette opinion. 

Photo Seb Jawo

La fiche
A Poitiers (Arènes), PB 86 bat Strasbourg IG bat PB86 : 79-78. Mi-temps : 35-44. Evolution du score : 18-18, 35-44, 53-59, 79-78. Arbitrage de MM. Pierre,  Creton et Maricic. 4 350 spectateurs.
POITIERS
Miller (15), Wright (5), Badiane (13), Fournier (23), Guillard (7), Gomez (2), Younger (8), Devéhat (1), Grant (4). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
STRASBOURG
Oliver (12), Harper (17), Zianveni (4), M’Baye (8), Allen (10), Greer (14), Anderson (14), puis Jeanneau, Invernizzi. Entraîneur : Vincent Collet.

Ils ont dit
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB 86) : «C’est toujours embêtant de perdre un match comme cela… On a fait ce qu’il fallait pendant trente neuf minutes, mais nous avons manqué de lucidité, d’inattention sur deux situations. Ça fait mal sur le plan comptable. D’autant que nous nous déplaçons deux fois, au Mans et à Roanne. En plus, JJ, Antonio, Rasheed et Cédric se ressentent toujours de leur blessure.»
Evan Fournier (ailier du PB 86) : « Strasbourg a mis ses shoots à la fin, notamment le tir d’Harper avec la faute. On se tenait tout le match et ils ont rentré ces deux trois points de suite. On n’a pas pourtant pas mal joué ce soir, c’est le basket. Mes stats personnelles ? Ça me passe complètement au-dessus. »
Vincent Collet (entraineur de Strasbourg) : « En première mi-temps, nous n’y étions vraiment pas dans l’attitude. Poitiers était très agressif et nous nous en remettions trop aux tirs extérieurs. En deuxième, on ne fait clairement pas le même match. On a le mérite, la chance de revenir en ralentissant le jeu du PB. Après, nous avons eu la bonne idée de mettre des paniers chauds. Les Poitevins peuvent être déçus du résultat final, je l’ai dit à Ruddy à la fin. Ils ont fait un bon match. J’espère que cette victoire à l’extérieur va nous permettre de franchir un cap. »
Abdoulaye M’Baye (ailier de Strasbourg) : « Ça a été difficile pour moi pendant les trois-quarts du match puisque j’ai fait deux fautes très vite. Il fallait rester concentrés pour ne pas les laisser prendre le large, ce qu’ont bien réussi à faire mes coéquipiers. Grâce à cela, tout était possible à la fin. Dans l’état d’esprit, c’est bien de gagner comme ça sans se désunir. »

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