La cour poitevine supprimée<br>"par voie de presse"

La Chambre régionale des comptes (CRC) du Poitou-Charentes est officiellement supprimée. Les affaires du territoire devraient être traitées depuis les Pays-de-la-Loire.

Romain Mudrak

Le7.info

Premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud a annoncé hier, à l’AFP, sa volonté de supprimer sept des vingt-deux CRC de métropoles. Celles-ci seront fusionnées avec des chambres plus importantes « à moyens et effectifs constants ». « L'idée est de faire en sorte que chaque chambre régionale ait une taille critique minimale », a-t-il ajouté. Didier Migaud suggère ainsi le « regroupement » des CRC d’Auvergne, de Champagne-Ardennes, de Franche-Comté, du Limousin, de Picardie, et de Poitou-Charentes.

Invité de la rentrée solennelle de la Chambre régionale des comptes, le 29 septembre 2011, Didier Migaud avait réaffirmé sa volonté de «mutualiser les moyens
» de l'institution en «réduisant le nombre de chambres» (notre photo).

Le 8 décembre, le Conseil constitutionnel a validé l’ensemble des dispositions de la loi « répartition des contentieux » qui concernait les moyens alloués aux juridictions financières. Depuis cette date, les agents de la CRC, à Poitiers, ne se faisaient plus beaucoup d’illusion sur leur avenir. Reste la manière. Sébastien Heintz, délégué régional du Syndicat des juridictions financières (SJF), assure qu’il a appris la suppression de son institution « par voie de presse » : « Outre le fond de la décision, les personnels sont particulièrement amers quant à la manière par laquelle ils apprennent la suppression de leur CRC. Cela témoigne d'un mépris, tant vis-à-vis de l’institution que des personnels qui la font, qui augure mal de la suite pour les mesures d'accompagnement. » 

« Le SJF persiste à penser que cette réforme portera atteinte à la qualité du contrôle des finances publiques locales », précise le syndicaliste.

Le regroupement reste soumis à une décision du gouvernement qui semble inévitable. La trentaine d’agents du CRC Poitou-Charentes (magistrats, greffiers, assistants de vérification) devraient être invités à quitter Poitiers pour Nantes dans le courant de l’année 2012. Au niveau national, 180 personnes sont concernées.

 

 

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