L’épigénétique sur le devant de la scène

Du 9 au 12 juillet prochains, Poitiers accueillera une école d’été de l’épigénétique. Cent cinquante participants de l’Europe entière sont attendus sur le campus universitaire. Peut-être le prélude à l’implantation d’un laboratoire de dimension mondiale.

Arnault Varanne

Le7.info

« Epigénétique : étude des facteurs qui influent sur les gènes sans affecter la séquence d’ADN elle-même. » Depuis 2004 et la thèse soutenue par l’un de ses anciens étudiants, Philippe Bertrand s’intéresse de près à ce champ de la recherche. « À l’époque, nous avions publié quelques papiers, ce qui nous avait permis de décrocher un financement de l’Agence nationale de la recherche », indique le maître de conférences du laboratoire Synthèse et réactivité des substances naturelles de l’Université de Poitiers (UMR CNRS 65134). D’appel à projets en collaborations avec des équipes de Nantes et Bordeaux sur le mésothéliome -cancer de l’amiante-, le labo poitevin a fini par décrocher un brevet.

Au-delà, ces activités autour de l’épigénétique ont conduit Philippe Bertrand à intégrer un réseau européen dit « Cost » (1), constitué de vingt-trois pays. C’est précisément dans ce cadre qu’une école d’été va s’implanter à Poitiers, du 9 au 12 juillet prochains. Pendant quatre jours, des conférenciers de haut vol dévoileront, à un public de chercheurs confirmés et débutants, les principales avancées en matière de cibles épigénétiques. « Nous ne connaissons pas tous les mécanismes nutritionnels, environnementaux ou biologiques qui entrent en ligne de compte. Ce domaine est donc très vaste », insiste Philippe Bertrand.

Négociations en cours

En parallèle de cet événement estival, un autre projet de dimension mondiale pourrait démarrer dans les mois à venir. En juin 2011, Cerep a été sélectionnée par le consortium canadien SGC. La firme de Celle-l’Evescault (170 salariés dans le monde, 24M€ de CA) est appelée à devenir son « fournisseur mondial de services de criblage et profilage pour la découverte (…) de candidats-médicaments sur les cibles épigénétiques ». Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car le consortium aimerait doter son nouveau prestataire d’un laboratoire académique de premier rang orienté sur la cancérologie et la neurologie.

Depuis plusieurs mois, l’agence Ouest Atlantique (2) mobilise l’Université de Poitiers, le CHU de Poitiers, Grand Poitiers, le Département, la Région, l’Etat et même l’Europe pour apporter les fonds nécessaires à la création de ce laboratoire « d’une vingtaine de chercheurs et techniciens à terme ». Son coût de fonctionnement a été évalué à 7M€ sur quatre ans. Cette « opportunité extraordinaire » dixit un chercheur poitevin est désormais soumise à l’appréciation des financeurs.

(1) European Cooperation in Science and Technology.
(2) Agence chargée d’accompagner des projets d’investissements étrangers en région.

À lire aussi ...