Incidents de la mosquée :<br>quatre mises en examen

Les quatre individus interpellés après la manifestation du mouvement « Génération identitaire », samedi, à la mosquée de Poitiers, ont été mis en examen pour provocation à la haine raciale.

Romain Mudrak

Le7.info

À la fin de la manifestation, samedi matin, quatre individus ont été interpellés aux abords de la mosquée de Poitiers. Au terme de leur garde à vue, tous les quatre ont mis en examen, cet après-midi, pour « provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ». Le parquet a retenu comme éléments constitutifs de l’infraction le déploiement de trois banderoles, l’une affichant le nom du mouvement « Génération identitaire », les deux autres portant les mentions « 732 » et « Souviens toi, Charles Martel ». Les slogans proférés faisaient directement référence à l’affrontement avec des communautés arabes ou musulmanes : « A Poitiers, ni kebab, ni mosquée », « Gaulois, réveille toi, pas de mosquée chez toi. » Ce délit est puni au maximum d’un an d’emprisonnement.

Les prévenus devront également s’expliquer sur des faits de « vols et de dégradations de biens commis en réunion », en l’occurrence les tapis de la mosquée. Ainsi que pour l’organisation d’une manifestation publique sans déclaration préalable.

Pourquoi ces quatre-là ?
Soixante-treize manifestants s’étaient rassemblés sur le toit de la mosquée samedi matin dès l’aube. Seulement quatre ont été placés en garde à vue. Pourquoi ? Le parquet explique que le premier « s’est présenté aux services de police en début de matinée pour les informer de l’action en cours ». Deux autres, présents sur la terrasse, ont eu un « rôle actif en tant que porte-parole du mouvement dans le cadre de la négociation engagée avec les autorités ». Enfin, le quatrième « a été identifié et filmé comme détenteur du mégaphone utilisé pour animer les slogans proférés » par les autres.

Trois d’entre eux ont assuré appartenir à « l’organe décisionnel » de l’association « Génération identitaire ». Placés sous contrôle judiciaire, ils ne disposent d’aucun antécédent judiciaire.

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