Badiane : «La défense, c’est beaucoup d’envie»

L’international français et capitaine du PB86 (2,06m, 32 ans) sonne l’alerte avant la réception de Strasbourg. Pour Pape Badiane, « l’urgence est déjà là » après quatre revers consécutifs. Extraits.

Arnault Varanne

Le7.info

Pape, vous êtes un peu le baromètre du PB86. Et vos stats ont fondu par rapport à 2011-2012 (3,6 points, 4 rebonds, 5,4 d'évaluation). Une explication ?
« Je reconnais que mon début de saison est poussif. Avec l’arrivée d’Ahmad, je dois m’adapter à un nouveau rôle, plus en dehors de la raquette. Je savais que ce serait difficile au départ, mais je commence à m’y faire et je ne me fais pas de souci. La saison est longue, même s’il faut que je réagisse vite. Je n’ai pas d’excuse particulière et je sais aussi qu’il faut que j’élève mon niveau de jeu pour aider l’équipe. »

Vous êtes désormais capitaine de cette équipe. Quel a été votre discours dans le vestiaire après le match de Cholet ?
« Je n’ai pas délivré de message particulier. On sait que, collectivement, on a des soucis en défense. Il faut appuyer là-dessus, que chacun se regarde dans la glace et apporte un peu plus à l’équipe. On a besoin de se remettre en confiance. La défense, c’est beaucoup d’envie. »

Comment expliquez-vous que le PB réussisse des entames convaincantes, comme à Boulazac ou Cholet, avant de sombrer par la suite ?
« C’est peut-être un manque d’expérience. On n’arrive pas encore à mesurer la valeur d’un match. Quand on est à « + 10 », on pense contrôler et il y a du relâchement. On doit absolument être plus durs et réalistes. »

Des équipes comme Orléans, Nancy ou Limoges sont aussi à la traîne. Ça vous rassure ?

« Non, pas du tout ! Ce sont des équipes qui vont revenir à un moment ou un autre, peut-être en changeant des joueurs car elles ont des solutions financières. Nous, nous sommes une petite équipe avec un petit budget. On doit faire attention aux spirales négatives. L’urgence est déjà là. »

On imagine que vous étiez devant votre télé, lundi soir, pour regarder Strasbourg battre l’Asvel et glaner son quatrième succès de la saison…
« Exact ! Et je pense qu’on doit prendre exemple sur Strasbourg. Cette équipe n’a pas énormément de rotations, mais joue avec de l’énergie et du cœur. C’est comme ça qu’on doit apprendre à jouer. On a du potentiel, la preuve sur certaines séquences face à de bonnes équipes. Mais il faut enfoncer le clou et finir les matchs correctement. »

La SIG compte des intérieurs de talent comme Greer et Ajinça et des extérieurs très adroits (Fitch et Campbell). Où sera la clé du match ?
« Même si leurs intérieurs sont forts, je pense qu’on arrivera à les contrôler. Il faut en revanche faire attention à ce qu’ils ne prennent pas confiance sur les tirs extérieurs. Depuis le début de la saison, on a un peu de mal avec la défense sur les pick and roll. On devra être vigilants et sortir un gros match. »

Pratique
6e journée de Pro A, Poitiers Basket 86 (15e, 1v-4d)-Strasbourg IG (2e, 4v-1d), samedi 10 novembre, 20h à Saint-Eloi. Arbitrage de MM. Maestre, Milliot et Lubienski.
 

L’heure de dire stop

Peu importe que Strasbourg arrive lancé à Saint-Eloi avec ses quatre succès d’affilée. Peu importe que le PB soit en cale sèche après un mois infructueux. À la veille de ce choc des extrêmes, l’équation est extrêmement simple. «Il faut gratter des points, un point c’est tout», avance Ruddy Nelhomme. Comme à l’accoutumée, le technicien guadeloupéen demande à ses hommes de «terminer le travail», sans se «contenter» d’engranger trop tôt, comme ce fut le cas à Boulazac (+ 19) et Cholet (+10). Quitte à prendre exemple sur… la SIG ? Lundi dernier, la formation de Vincent Collet a compté jusqu’à huit longueurs de retard face à l’Asvel (80-66)  dans le money-time, avant de «réaliser des stops défensifs décisifs» (Nelhomme) puis mettre ses tirs. «Une victoire passera par un ensemble de petites choses, des rebonds, balles perdues, interceptions… L’essentiel, c’est d’être dans le tempo du match.» Il vaudra mieux, car la mécanique strasbourgeoise carbure au super, dans le sillage du « buffle » Ricardo Greer (12,8pts, 7,5rbds et 5,3pds), nominé parmi les trois meilleurs joueurs d’octobre. Gaffe aussi à Louis Campbell, Gerald Fitch ou Alexis Ajinça, «l’un des meilleurs intérieurs de la Pro A». Les dés sont jetés…

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