Pape Badiane : «Je ne peux pas être confiant»

À l’aube d’un rendez-vous capital pour le maintien en Pro A de « son » PB86, Pape Badiane (2,07m, 33 ans) prend la parole. Capitaine d’un navire à la dérive, il appelle ses coéquipiers à « tout donner » face à la JDA Dijon. Verdict lundi, à Saint-Eloi.

Arnault Varanne

Le7.info

Pape, Dijon est-il le match de l’année pour le PB86 ? 
« Il en fait partie, au même titre que ceux que nous avons « foirés » face à Boulazac et Limoges. C’est l’une de nos dernières chances de maintien. Psychologiquement, la situation est assez délicate pour nous, je n’ai donc pas d’assurance sur l’issue… »

Qu’est-ce qui explique que vous ayez autant péché dans les rendez-vous importants ?

« Nous manquons d’expérience. Le groupe ne connaît pas la valeur d’une victoire et ça se sent. Tu dois tuer les matchs à la fin. Ça peut arriver de se louper une ou deux fois, mais pas autant que cette saison. On ne sait pas resserrer les muscles (sic) le moment venu. »

Le mal est d’autant plus profond à domicile, non ?
« À domicile, on sort plutôt de bonnes prestations pendant 30-35 minutes. Mais nous ne sommes pas une équipe de money-time. À part cette raclée à Chalon, nous avons été devant dans la plupart des matchs, que ce soit à la maison ou à l’extérieur. Au début, je me disais que ça viendrait avec le temps… »

Vous affrontez Dijon à Saint-Eloi, est-ce un avantage ?
« Oui ! Le groupe préfère jouer ici, nous y avons plus de repères et y sommes davantage en confiance. »

Vous avez touché le fond de la piscine à Chalon (52-84). Alors, rebond ou noyade définitive ?
« Franchement, pour être honnête, je ne peux pas être confiant. Nous n’avons pas encore prouvé que nous étions capables de renverser la table (re-sic) et de gagner des matchs. On essaie de parler entre nous, avec Ruddy… Mais le groupe est jeune et, malgré son talent, encore un peu vert. »

Le problème du money-time est-il lié à la défense ou à l’attaque ?
« Les deux ! Mais je pense surtout qu’en attaque, nous ne jouons pas de la même manière à la fin que pendant le match. On joue trop sur du un-contre-un, alors que le reste du temps, on est collectif. Après, les équipes adverses mettent de gros paniers. »

« Toujours notre destin en main »


Comment jouez-vous votre rôle de capitaine, avec les petites tensions inhérentes aux mauvais résultats ?
« Justement, des tensions, il n’y en a peut-être pas assez. On est trop soft. On se dit que ça va aller. Maintenant, j’essaie d’encourager mes coéquipiers, tout le temps. Il n’y a pas de choc culturel dans cette équipe. »

A l’image du PB, vous réalisez une saison très moyenne (3,5pts, 3,9rbds, 5,2 d’évaluation). Est-ce facile de montrer l’exemple à l’extérieur sans être décisif sur le parquet ?
« Je réalise clairement une mauvaise saison. Je n’ai pas le même rôle non plus, mais je l’accepte. En attaque, nous avons plein de solutions offensives. J’essaie d’apporter de l’énergie en défense. Après, c’est difficile de prendre des responsabilités en fin de match. Je ferai ce qu’il faut si Ruddy souhaite que je sois plus impliqué. »

Boulazac a pris une fessée à Strasbourg, Nancy a échoué d’un point à Cholet… La roue est-elle en train de tourner ?
« Aujourd’hui, nous avons toujours notre destin en main. On a un calendrier favorable, plus que Nancy et Boulazac. Si on regarde les trois clubs, nous sommes dans la meilleure position. Mais mentalement, on a absolument besoin de cette victoire contre Dijon pour rebondir. Dans le groupe, personne n’a intérêt à ce que le PB descende en Pro B. Les défaites font mal à tout le monde, sans exception. »

Pratique
25e journée de Pro A, Poitiers Basket 86 (16e, 7v-17d)-JDA Dijon (12v-12d), lundi 1er avril, 20h30 à Saint-Eloi. Arbitrage de MM. Diffalah, Guedin et Rosso.
 

Vaincre ou mourir

Cette semaine à l’entraînement, Kanté, Nivins et les autres ont beaucoup, beaucoup couru. Après quoi ? L’avenir dira si ces séances de « torture » auront été bénéfiques. Mais l’avenir immédiat s’inscrit dans la réalité d’un affrontement « à la vie à la mort » face à la JDA Dijon. Un lundi de Pâques. Prière de n’y voir aucun signe… Sans doute privé de Guillard -gêné par son dos, il ne s’est pas entraîné de la semaine-, le PB86 devra se retrousser les manches pour regoûter à la victoire. « Ce sera très compliqué face à une bonne équipe de Dijon, balise Ruddy Nelhomme. La JDA compte dans ses rangs des joueurs qui se connaissent (Mélody, Moss, Leloup…) et propose une défense particulière. » Autrement dit, si ses ouailles ne se montrent pas à la hauteur du défi physique proposé par les Bourguignons, ils devraient passer une sale soirée. « Il nous faudra effectivement de l’agressivité, de la rigueur et un supplément d’adresse. »

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