Grande région, un an pour agir

Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes ont jusqu’au 4 janvier 2016, date de l’installation du premier Conseil de la Grande région, pour consolider les bases de leur future organisation et se dessiner un projet commun.

Nicolas Boursier

Le7.info

Depuis l’entérination de la réforme, au cœur de l’automne, ces trois-là n’en finissent plus de se faire des mamours. Multipliant, tels de futurs mariés à l’approche de leurs noces, les rendez-vous préparatoires et les publications de bans médiatiques.
Nouvelle illustration cet après-midi, à Poitiers, où Jean-François Macaire, Gérard Vandenbroucke et Alain Rousset ont présenté à la presse… ce que la presse et une bonne partie du peuple savaient déjà : que la future Grande région n’aura « que de avantages ». « L’objectif fixé est de faire encore mieux demain qu’aujourd’hui, avec moins de dépenses », résume Gérard Vandenbroucke. Soit !
Dans la bouche des présidents socialistes de Poitou-Charentes, Limousin et Aquitaine, l’unanimité fait certes plaisir à voir et entendre. Elle ne montre et ne dit toutefois rien de la nature des petites querelles internes nées de la double candidature de Macaire et Rousset à la présidence de la future entité. Encore moins des difficultés auxquelles sont et vont être confrontées les trois collectivités pour harmoniser, en tout juste un an, leur administration, leurs organigrammes ou leur budget. « L’idée est que, le 4 janvier 2016, nous présentions un vrai projet d’avenir commun », martèle le président de Poitou-Charentes.
 
Maintien de la proximité
Si rien n’a encore été acté sur l’appellation de la future Grande région -« cela viendra plus tard », assure les partenaires-, il est désormais acquis que Bordeaux sera le siège de la future coordination de services publics, mais aussi que les habitants et les trois Conseils économiques, sociaux et environnementaux seront associés à la construction du projet territorial. Le triumvirat a au-delà dégagé trois priorités d’action consensuelle : la relance du secteur du bâtiment, à travers un projet commun sur le climat et la transition énergétique, l’accompagnement des PME par le capital risque et le déploiement concerté des réseaux numériques.
En filigrane, se dessine une exigence suprême : le maintien du contact de proximité. « Nos habitants devront avoir des élus de terrain à leur porte et des services publics accessibles en tout endroit du territoire, poursuit Jean-François Macaire. Dans ce domaine plus que tout autre, le socle de la Grande région devra être le même que celui des régions actuelles. L’équilibre des territoires est le premier garant de la réussite de la réforme. »
 
Harmonisation dans le temps
« Chacune de nos régions a ses particularismes géographiques, démographiques et économiques, précise Gérard Vandenbroucke. Chacune a aussi des compétences, des richesses et des besoins propres. La volonté d’harmonisation qui nous guide doit tenir compte de ces différences. Comment profiter de nos forces individuelles pour faire gagner en attractivité et en compétitivité le projet collectif qui se dessine ? Voilà ce que nous avons à préparer. »
Les trois présidents l’assurent encore : les plans engagés par chacune des trois collectivités, comme les contrats Etat-Région ou les programmes opérationnels de Fonds européens, seront maintenus dans chaque paroisse. « L’harmonisation territoriale, complète Alain Rousset, va se faire dans le temps. » Y compris en termes de fiscalité, avec cette assurance que les impôts ne seront pas augmentés. Que des avantages, on vous disait !...

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