Elle s'appelait Chloé

Chloé Boissinot avait 25 ans. Elle a perdu la vie le vendredi 13 novembre, dans le 11e arrondissement de Paris. A Château-Larcher, commune où elle a grandi, tous les habitants sont en deuil…

Florie Doublet

Le7.info

Elle s’appelait Chloé. Elle est tombée sous les balles des terroristes. Ils ont pris ses 25 ans. Ce lundi midi, au moins deux cents personnes se sont rassemblées devant la mairie de Château-Larcher, commune du Sud-Vienne où Chloé a grandi, pour lui rendre hommage. Amis, proches ou simples connaissances… Tous ont tenté de contenir leurs larmes, sans toujours y parvenir.

A midi pile, les chuchotements se sont tus, laissant place au carillon des cloches de l’église du village, puis au silence le plus complet. Les secondes se sont égrenées lentement. La Marseillaise, entonnée d’une seule voix, a brisé la torpeur. Dans l’assistance, les voisins de la famille Boissinot étaient encore sous le choc. « C’est dur, tellement dur. Nous avons vu grandir cette petite », lâchent-ils, très émus.

« Adieu mon petit cœur »

Le soir des attentats, Chloé dînait au « Petit Combodge » avec son compagnon, Nicolas. Bien que blessé à l’épaule, le jeune homme a, lui, réussi à fuir le carnage. Pendant de longues heures, la famille de la jeune femme est restée sans nouvelle. Et puis, dimanche après-midi, peu avant 18h, le couperet est tombé. « Chloé, mon petit amour, ma fille, ma perle, est partie pour une autre vie, un autre monde. Touchée mortellement vendredi par les balles. Adieu mon petit coeur, mon amour, ma vie ... », a déclaré sur Facebook Elisabeth Boissinot, sa maman.

Depuis, les habitants de Château- Larcher et Vivonne, où elle a été collégienne, sont en deuil. « J’étais à l’école primaire avec elle, souffle Marie, 26 ans. Je me souviens de son sourire, de ses cheveux longs et de ses grands yeux marron. Je n’arrive pas à y croire… »

« Elle était belle, souriante »

Chloé vivait depuis deux ans à Paris. « Elle avait suivi son compagnon », explique Léa, une amie. La jeune femme travaillait au Verre Volé, un bar-restaurant du onzième arrondissement. Au téléphone, ses collègues se refusent à tout commentaire. Trop difficile… « C’était quelqu’un de drôle, raconte Léa, la voix nouée. Elle était belle, souriante. Nous nous étions rencontrées il y a cinq ans, alors que nous suivions toutes deux un BTS à Ruffec. Nous étions restées très proches. Au mois d’août, elle était encore chez moi. J’ai appris la nouvelle sur Facebook. Je gardais espoir… C’est horrible. »

Les parents et les soeurs de Chloé n’ont pas participé au rassemblement de ce lundi midi. Mais par la voix du maire, Francis Gargouil, ils ont vivement remercié les personnes présentes. Sur Facebook, Elisabeth Boissinot laisse éclater sa douleur. « Tu es Chloé, ma fille, ma victime du terrorisme. Nous sommes des centaines de mères, je les ai vues pleurer comme moi, je ne suis pas seule. Elles sont là et tu es partie avec leurs enfants. »
 

Matthieu Giroud avait étudié à Poitiers

La communauté universitaire est en deuil, y compris à Poitiers, où elle a perdu l’un de ses anciens membres. Matthieu Giroud, 39 ans, avait en effet achevé ses études à la faculté de géographie, où il avait obtenu sa thèse en 2007 et décroché le statut d’ingénieur à l’Unité mixte de recherche Migrinter. Ce père d’un fi ls de 3 ans était, depuis 2012, maître de conférences à l’université Paris- Est Marne-la-Vallée. Comme tant d’autres, il est tombé sous les balles des terroristes, au Bataclan.

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