Tous aux urnes dimanche

Le premier tour des élections régionales se déroulera dimanche. Dix listes sont en compétition pour décrocher la victoire au soir du 13 décembre, même si c’est bien le duel entre le sortant socialiste Alain Rousset et sa concurrente de droite et du centre, Virginie Calmels qui focalise l’attention.

Arnault Varanne

Le7.info

A trois semaines de Noël, autant après les attentats de Paris et Saint-Denis, les Français ont donc rendez-vous avec les urnes, dimanche. Avant même ce funeste 13 novembre, le scrutin régional ne passionnait pas les foules. Alors, maintenant… Le taux d’abstention sera particulièrement scruté par les observateurs, au soir du premier tour.

Réforme territoriale oblige, vous êtes appelé à désigner les futurs élus qui siègeront, à compter du 4 janvier, dans la nouvelle assemblée, à Bordeaux. Laquelle comportera cent quatre vingt- trois conseillers régionaux des douze départements d’Aquitaine, du Limousin et de Poitou-Charentes. Pour rappel, au premier jour de 2016, les trois régions n’en formeront plus qu’une seule, la plus vaste de l’Hexagone. De la Gironde à la Corrèze, de la Vienne aux Pyrénées-Atlantiques, les dix têtes de liste ont tenté de faire entendre leur « petite musique » pendant plusieurs mois.

Certains, comme Guillaume Perchet (Lutte ouvrière), Joseph Boussion (La Vague citoyenne), William Douet (Union populaire républicaine), Nicolas Pereira (Nouvelle Donne) ou Yvon Setze (Debout la France) restent de grands inconnus dans le Poitou. D’autres (Françoise Coutant, EELV, Olivier Dartigolles, Front de gauche) caressent l’espoir de dépasser les 5% des suffrages exprimés au premier tour. Une barre symbolique, qui permet de fusionner avec d’autres listes et de bénéficier du remboursement des frais de campagne.

Un duel gauche-droite, le FN en embuscade

Le socialiste Alain Rousset vise, pour sa part, une réélection dans un fauteuil. A la tête de l’Aquitaine depuis dix-sept ans, le député de la Gironde part avec une (petite) longueur d’avance sur sa grande rivale, Virginie Calmels. Le tout dernier sondage BVA réalisé pour le compte de la presse régionale lui octroie 26% des intentions de vote au premier tour, 39% au second. La candidate Les Républicains- UDI-Modem ne serait devancée que de deux points (37%), mais arriverait en tête à l’issue du premier tour (36%). Si l’on se fie au sondage Ifop pour France Bleu, les deux candidats seraient toutefois au coude à coude au soir de dimanche (28%) et la victoire de Rousset serait plus nette (39% contre 35%).

Malgré ces pronostics défavorables, même si BVA prédit un scrutin plus serré que prévu, l’ancienne directrice générale d’Endemol France et 1re adjointe d’Alain Juppé à Bordeaux se montre pugnace et n’hésite pas à égratigner « son adversaire socialiste » à chacune de ses sorties.

Derrière ce duel au sommet, le Front National se place en embuscade. Son chef de file Jacques Colombier surfe sur l’actualité nationale pour tenter de convaincre les électeurs (22% au 1er tour dans le sondage BVA). Reste à savoir si les attentats du 13 novembre et la mise en place de l’état d’urgence profiteront au pouvoir en place, donc aux socialistes, ou à ses opposants.

Ce qui est certain, c’est que les trois régions actuelles sont aux mains du PS et de ses alliés, solidement ancrés dans leurs bastions. Mais même l’éparpillement des voix de gauche au premier tour ne devrait pas faire basculer la Nouvelle (Grande ?) Aquitaine.

Une Région aux supers pouvoirs

La loi NOTRe, Nouvelle organisation territoriale de la République, a confirmé le rôle de chef de file de la Région sur le terrain économique. Au-delà, l’emploi et la formation, le numérique, l’agriculture, la jeunesse, les transports, la santé et l’environnement font partie de ses prérogatives. Le futur exécutif devra gérer un budget de 2,85 milliards d’euros et une équipe de… 8 200 collaborateurs.

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