Renversant

Dominé l’espace d’une mi-temps, le PB86 a trouvé les ressources nécessaires pour revenir à hauteur de Lille et s’imposer par KO. Ouf !

Arnault Varanne

Le7.info

Trois jours après son non-match face à Saint-Chamond, le PB86 a donc réagi de la meilleure manière qui soit. Mais le duel « à la vie à la mort » entre la lanterne rouge et les Nordistes a failli tourner vinaigre. La faute à un premier quart-temps de très mauvaise facture, marquée du sceau de l’indigence défensive (14-26, 10e). TJ Price, Jean-Victor Traoré ou Jamal Jones n’en demandaient certainement pas tant. Cette mauvaise entame, Dorsey et ses coéquipiers l’ont traînée comme un boulet jusqu’à la pause. Et encore, Joseph et Thinon ont eu la bonne idée de mettre le réveil en toute fin de deuxième acte, pour entretenir l’espoir (40-47, 20e). 
 
« Nous aurions dû mener d’au moins quinze points à la mi-temps… », regrettait Neno Asceric, l’entraîneur lillois, après coup. Faute d’un matelas suffisant, les Lillois ont subi la furia locale, mélange de fierté et d’orgueil. Comme à la parade, entre les 21e et 24e minutes, le PB a infligé un 15-0 à son hôte d’un soir -cinq balles perdues dans ce laps de temps- et s’est remis définitivement dans le sens de la marche. Mention spéciale à Arnauld Thinon, vrai meneur gestionnaire et scoreur dans la tempête (11pts, 6pds). Mais dans cette chevauchée fantastique, il serait injuste d’oublier Lenny Charles Catherine (12pts, 6rbds), Mike Joseph (9pts, 4fpr) et, surtout Lawrence Ekperigin. Car si Poitiers a tenu le coup jusqu’au bout, sans trembler ou presque face à TJ Price (25pts), il le doit à ses deux bambins et son intérieur anglo-américain. 
 
Ekperigin impérial
 
Les premiers cités ont amené leur fraîcheur et un zeste d’agressivité offensive. Le troisième a juste été le catalyseur du groupe, avec ses 22pts, 7rbds, 6 fautes provoquées et 3pds ! Sûr que Kastropil et Michel, du haut de leurs 2,12m ne garderont pas un bon souvenir de leur soirée à la salle Jean-Pierre Garnier. En se montrant plus agressives, les troupes de Ruddy Nelhomme ont peut-être enfin compris qu’ils obtiendraient ainsi les coups de sifflet salvateurs... qu’Asceric enrageait de ne pas avoir eus. Ceci-Diop a même récolté une faute technique pour bavardage intempestif (24e) et Michel une antisportive pour un coup de coude dangereux. La chance sourit aux audacieux, dit-on. 
 
Bien sûr, encaisser quatre-vingt-deux points à domicile est le meilleur moyen de… donner le bâton pour se faire battre. Maintenant, il existe aussi quelques points positifs à retenir de cette soirée renversante. D’abord, le PB a retrouvé de la fluidité offensive, en témoignent ses vingt-six passes décisives. Ensuite, Harley et ses potes ont moins gaspillé de munitions qu’à l’ordinaire (16 balles perdues). Ce début de renaissance demande évidemment confirmation, dès vendredi prochain à Nantes. Car avec deux succès en sept journées, Poitiers est loin de pouvoir respirer à pleins poumons. 
 
 
La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre Garnier, Poitiers Basket 86 bat Lille MBC 88-82. Mi-temps : 40-47. Evolution du score : 14-26, 40-47, 68-61, 88-82. Arbitrage de MM. Amrani et Monsire.1809 spectateurs. 
 
Poitiers. Thinon (11), Harley (7), Greer (5), Dorsey (14), Guillard (8), Joseph (9), Ekperigin (22), Charles-Catherine (12). Entraîneur : Ruddy Nelhomme. 
 
Lille. Traoré (5), Barbry (8), Michel (3), Price (25), Jones (11), Ceci-Diop (7), Kastropil (11), Pamba (11). Entraîneur : Neno Asceric. 

Photo Mickaël Planès
 
Ils ont dit…
 
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Les sentiments sont mélangés. On a vu des choses intéressantes sur la réaction de l’équipe et on est soulagés d’avoir gagné chez nous. Maintenant, j’ai bien peur de laisser ma chemise à chaque match. En termes de stabilité, ce n’est pas très clair ce qu’on fait actuellement. J’espère qu’on va pouvoir être dans la continuité. Il faut que nous soyons beaucoup plus agressifs défensivement, le reste se mettra en place.»
 
Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) : « En deuxième mi-temps, nous sommes rentrés avec beaucoup plus d’envie, d’agressivité. On leur a vraiment posé des problèmes. Ce qu’on a fait est très encourageant. L’orgueil a joué. On s’est parlés cette semaine dans le vestiaire pour essayer de trouver des solutions. Ce soir, Lenny et Mike font une bonne partie. Si on arrive à chaque fois à avoir des jeunes performants, ce sera parfait. Maintenant, gagner en prenant autant de points, ce sera compliqué. Il faut que nous réglions ce problème. »
 
Lawrence Ekperigin (intérieur du PB86) : « La différence entre la première et la deuxième mi-temps ? La défense. Elle a été incroyable après la pause. Même dans le deuxième quart, c’était mieux mais nous avons perdu trop de ballons. Nous n’avions pourtant pas peur avant de jouer ce match. Maintenant, avec le match de mardi perdu, le feeling n’était pas là. »
 
Neno Asceric (entraîneur de Lille) : « J’ai vu un très beau match de basket. Malheureusement, nous avons choisi de jouer un match offensif, ce n’était pas notre objectif. Nous n’étions pas très concentrés sur quelques détails. Je suis vraiment très déçu de cette défaite. Malheureusement, on a vu aujourd’hui deux acteurs qui ne correspondaient pas à la qualité du match. Je ne critique jamais l’arbitrage, mais j’ai ressenti de l’injustice. La différence aux lancers francs (29 à 8, Ndlr) est incroyable. Ce n’est pas possible de gagner. Je n’ai jamais vu ça en trente ans de basket ! »

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