Macaire veut « prouver sa bonne foi »

Après dix jours de silence, Jean-François Macaire a repris la parole ce matin, face aux médias régionaux. L’ancien président de Poitou-Charentes a indiqué qu’il n’était « pas au courant » de l’ampleur du décalage des factures impayées. « J’ai sans doute péché par manque de curiosité… »

Arnault Varanne

Le7.info

Hier, il était dans le bureau du président de la Chambre régionale des comptes, à Bordeaux. Ce matin face à la presse régionale, curieuse de l’entendre sur les « dérives » dénoncées, le 22 février, par le président d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC), Alain Rousset. Visiblement affecté par la situation, Jean-François Macaire a d’abord lu un communiqué de presse, dans lequel il demande que « sa bonne foi soit reconnue ». « Pendant ma présidence, j’ai la conviction de n’avoir commis aucun manquement à mon devoir… » Certes, mais comment le successeur de Ségolène Royal explique-t-il les 132M€ de retards de paiement constatés par le nouvel exécutif ? Là-dessus, l’élu poitevin fait profil bas et refuse d’accabler l’ancien Directeur général des services François Scarbonchi, l’ancien argentier Yves Debien ou encore… Ségolène Royal elle-même. 

« J’ai sans doute péché par manque de curiosité ou par excès de confiance », martèle-t-il, incapable de répondre à des questions très précises sur la sincérité des budgets présentés en 2013, 2014 et 2015. S’il entend « assumer ses responsabilités », Jean-François Macaire laisse, en revanche, à la Chambre régionale des comptes, le soin de « faire toute la lumière » sur cette polémique. En attendant ses conclusions (*), il restera vice-président de la Région ALPC. Sans délégation ni indemnités. 

Impuissance et ignorance

Cette initiative unilatérale l’honore évidemment, mais ne lève en aucun cas les doutes sur les règles de gouvernance qui ont prévalu, en Poitou-Charentes, de 2004 à 2014. Comme le recours à plusieurs prêts structurés -donc à des taux d’intérêts très variables-… contractés « auprès d’établissements bancaires classiques ». Sur le sujet aussi, Jean-François Macaire semble découvrir le pot aux roses. «On n’a tout de même pas emprunté aux Bahamas !», se justifie-t-il. Sa ligne de défense repose toutefois sur un drôle d’aveu d’impuissance et d’ignorance. Tout en continuant à siéger à Bordeaux, il cherche un poste de fonctionnaire territorial… en dehors de la Région où il est élu. Une situation évidemment temporaire et intenable à moyen terme.  

(*) Le dossier fait l’objet d’une procédure accélérée. 

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