Quel match de fou !

Dans une arène bouillante comme jamais, le Poitiers Basket 86 s’est défait, non sans mal, de Denain. Privés de leur coach, malade, les Poitevins ont été passifs en première mi-temps, avant d’inverser la tendance de la plus belle des manières, pour s’imposer dans un final haletant.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

C’est le genre de match qui ferait aimer le basket à tous les novices. Ce soir, le PB86 a été moins bon que son adversaire dans l’ensemble, mais a su mettre les paniers qu’il fallait, quand il le fallait, pour s’imposer. Dès l’entame, on voyait pourtant le piège « Denain » se refermer sur les Poitevins. De nombreuses pertes de balle et surtout de nombreuses fautes conduisent Antoine Brault, remplaçant de Ruddy Nelhomme sur le banc, à revoir son système de jeu. Littéralement prise de vitesse par le jeu de passes rapides denaisien, la défense poitevine semble dépassée. En face, Denain joue crânement sa chance et engrange de précieux points, suffisants pour faire douter Poitiers.

Nerveux, les Poitevins multiplient les erreurs et voient Dorsey quitter le parquet pour une quatrième faute personnelle bêtement concédée (14e). Saint-Eloi hurle son mécontentement contre un arbitrage plus qu’approximatif. À la pause, les Poitevins sont derrière de dix points.

20-0, série en cours !

En l’absence de Ruddy Nelhomme, malade, son adjoint Antoine Brault prend ses responsabilités. Le savon passé dans les vestiaires à la mi-temps fait son effet. À la reprise, Poitiers affiche un tout autre visage, concède deux paniers, puis inflige à Denain un… 20-0 ! En l’espace de huit minutes, la situation s’inverse. Sans Dorsey ni Ekperigin en début de quart, le PB peut compter sur ses autres cadres, et notamment Jeff Greer (15 pts, 3 pd, 6 rbs, 18 d’éval), pour se présenter à l’entame de la dernière reprise avec une confortable avance de douze points.

Mais dans ce match complètement dingue, rien n’est jamais fait. Profitant d’une réussite retrouvée et de faiblesses dans la défense poitevines, Denain tente un baroud d’honneur et revient à trois unités à deux minutes du terme. Poussé par un public remonté comme jamais, le PB s’impose finalement, dans la douleur, mais au terme d’un match épique !

 

La fiche
À Poitiers, salle Saint-Eloi, Poitiers Basket 86 bat Basket Denain Voltaire 76-71. Mi-temps : 33-43. Score par quart-temps : 19-21, 14-22, 28-6, 15-22. Évolution du score : 19-21, 33-43, 61-49, 76-71. Arbitrage de Mme Ortis et M. Pierre. 2 206 spectateurs.

Poitiers. Thinon (11), Harley (10), Garbin (0), Dorsey (10), Catherine (2), Joseph (8), Guillard (5), Ekeperigin (15), Greer (15), Cluzeau (0), Morency (0). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Denain. Ivey (2), Jackson (0), Hollins (12), Boutsiele (6), Ricard-Dorigo (11), Gillet (20), Cordinier (0), Fofana (12), Sidibe (7), Morin (1). Entraîneur : Jean-Christophe Prat.

 

Ils ont dit…

Antoine Brault (entraîneur adjoint du PB86) : « Ce n’était pas un match évident parce que Denain a joué au basket et a produit un jeu de qualité. En première mi-temps, on s’est montré fébrile mais il fallait rester dans le match. Il était important de ne pas se démobiliser. Les joueurs l’ont compris et sont revenus avec l’intention de gagner. À partir du moment où nous nous sommes montrés solides en défense, nous avons pu engranger des points en attaque. » 

Jean-Christophe Prat (entraîneur de Basket Denain Voltaire) : « Ce soir, je suis très fier de ce que j’ai vu, de la façon dont mon équipe a joué. On a fait des conneries, oui, mais on a su rester calme jusqu’à la fin et tenir tête. Pour moi, Denain a produit plus de jeu que Poitiers ce soir. Je n’ai aucun regret et pense déjà au match de mardi face à Souffel. »

Arnauld Thinon (meneur du PB86) : « En première mi-temps, nous n’avons pas respecté le plan de jeu, nous ne nous sommes pas respectés nous-mêmes en fait. Dans le vestiaire, le coach nous a dit que nous devions nous calmer. C’était le même genre de match que celui face à Orchies. Le public nous a bien poussé, il faut retenir la victoire ce soir. »

Jeff Greer (arrière du PB86) : « C’était bizarre. Ils ont mis beaucoup d’énergie en début de match et nous avons multiplié des erreurs que nous ne faisons pas d’habitude. En deuxième mi-temps, chacun a joué son rôle, nous avons été plus agressifs et capables de mettre de l’intensité. C’est là que la différence s’est faite. »

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