Fos note à Saint-Eloi

A l’issue d’un match très indécis et joué sur un rythme élevé, le PB86 a mordu la poussière face à Fos Provence Basket. Pierre-Yves Guillard aura pourtant payé de sa personne… 

Arnault Varanne

Le7.info

A l’image de Bourg, battu par Evreux, et du Portel, châtié par Lille, il ne faisait pas bon jouer à domicile ce mardi. Longtemps au coude à coude avec son adversaire, le PB a fini par perdre la guerre d’usure dans laquelle il était engagé. C’est évidemment dommage sur le plan comptable, même si tout reste ouvert dans le haut de tableau… 

D’entrée de jeu, Poitiers a pourtant montré les muscles, à l’image d’un Pierre-Yves Guillard très incisif. Sans doute émoustillé par l’enjeu, l’intérieur colle rapidement neuf points et son équipe file à l’anglaise (13-7, 5e) Oh, bien sûr, Luc-Arthur Vebobe et surtout Rick Jackson ne baissent pas la garde. Mais face à un Darrin Dorsey lui aussi en mode playoffs, le moindre retard se paie cash. Vebobe voit ainsi sa tentative de nettoyage du cercle échouer (18-10, 7e). De quoi énerver Rémi Giuitta, qui choisit d’ouvrir son banc. Le meneur Jean-Baptiste Maille et l’intérieur Mamadou Dia ramènent de l’ordre dans la maison provençale. Et comme Lenny Charles-Catherine se montre trop gourmand sur jeu placé, Fos grappille, l’air de rien, son retard (22-19, 10e). 

A l’amorce du deuxième quart, ce duel de haut de tableau monte encore d’un cran en terme d’intensité. Malgré quelques ballons perdus de part et d’autre, le mano a mano est plaisant. Le hic, c’est que dans l’euphorie ambiante, le PB « oublie » de défendre. Du coup, Obasohan en profite pour donner un pécule de cinq unités aux siens (26-31, 14e). Le feu est vite éteint par un dunk ligne de fond d’Harley et un lay-up d’Ekperigin, dont l’avantage de taille sur Obasohan n’échappe pas à ses coéquipiers. La suite se déroule sur un tempo similaire, avec une nouvelle fois quelques pêchés de jeunesse coupables. Exemple avec cette balle perdue signée Joseph, sanctionnée par un triple de Gaillou. Lequel, absolument seul sur l’aile, remet le couvert dans la foulée (46-46, 20e).

A couper le souffle

Antoine Brault le sait, son équipe doit faire tomber le pourcentage des Méditerranéens (52%) pour s’imposer… Sans faire chuter le sien (62%), cela va de soi ! Ses ouailles s’exécutent, même si ce sont surtout les offrandes provençales -8 dans le troisième acte- qui régalent Saint-Eloi. A plusieurs reprises, Poitiers fait l’écart (53-48, 58-53), mais se montre trop négligent à l’autre bout du parquet. Obasohan n’en demande pas tant et enquille neuf points d’affilée synonymes de collé-serré. Au relais du Nigérian, c’est l’ancien Boulonnais Loic Akono, de retour de blessure, qui plante deux banderilles assassines (65-64, 30e). L’air devient légèrement irrespirable à Saint-Eloi, où les fans poitevins sont en apoplexie. 

Ils ont raison d’être inquiets, car la… seizième balle perdue -Dorsey- est immédiatement convertie en triple par Akono (69-73, 34e). Et comme la réussite fuit ses protégés, l’addition s’alourdit dans la foulée avec Desroses en bourreau (69-76, 35e). Heureusement, Greer retrouve un peu son adresse et Fos se met à déjouer, à l’image de cette incompréhension entre Obasohan et Gaillou. L’emballage se révèle encore plus étouffant et indécis. Jackson (18pts, 10rbds, 23 d’évaluation) et Gaillou replacent Fos sur orbite, mais  tombent sur un « os ». D’un shoot sorti de nulle part, Guillard ramène les siens sur les talons adverses (81-83, 40e). 13 secondes à jouer. Desroses et Thinon mettent leurs lancers, mais l’ancien Limougeaud loupe le deuxième. 86-88. Dorsey remonte la balle et son cerbère est sanctionné d’une faute. Las… Le meneur US se loupe sur la ligne de réparation et Jackson n’a plus qu’à finir le job (86-90). 

Le PB a payé au prix fort son manque d’investissement défensif et sa faible réussite aux lancers, où onze points lui ont échappé (18/29). Comme Ekperigin, Guillard s’est pourtant démultiplié, avec 18pts à 100% de réussite, 10rbds et une évaluation de 28. Las… De son côté, Dorsey s’est éteint à petit feu, au point de rester muet après la pause… Il aura sûrement à cœur de remettre les pendules à l’heure, dès samedi, à Boulazac. 

La fiche
A Poitiers, salle Saint-Eloi, Fos Provence bat Poitiers Basket 86 90-86. Mi-temps : 46-46. Evolution du score : 19-22, 46-46, 64-65, 90-86. 
Poitiers. Thinon (8), Harley (13), Greer (11), Ekperigin (16), Dorsey (14), Guillard (16), Joseph (8), puis Charles-Catherine, Morency. Entraîneur : Antoine Brault. 
Fos. Jackson (18), Obasohan (15), Broussard (5), Vebobe (7), Desroses (8), Akono (12), Gaillou (10), Maille (9), Dia (6). Entraîneur : Rémi Giuitta.

Ils ont dit… 

Antoine Brault (entraîneur du PB86) :
« On perd contre une équipe de qualité, très athlétique. Nous n’avons pas respecté les consignes défensives. Prendre 90pts, ce n’est pas dans nos standards habituels. Malheureusement, cela n’a pas basculé de notre côté ce soir. On a eu de la réussite, mais nous n’avons pas fait les stops que nous aurions dû faire à certains moments. Nous aurions dû être un peu plus durs. »

Arnauld Thinon (meneur du PB86) : « On prend 46pts à la mi-temps, 90 au final, ce n’est pas normal. Nous n’avons pas réussi à défendre, pas fait les efforts les uns pour les autres. C’est un coup d’arrêt à domicile. On a manqué une occasion de rester en haut de tableau. Il faudra s’imposer à Boulazac. »

Pierre-Yves Guillard (intérieur du PB86) : « Défensivement, nous n’avons pas été assez présents. On a laissé trop de shoots ouverts. A titre perso, j’aurais préféré mettre moins de points, prendre moins de rebonds et gagner ce match. »

Rémi Giuitta (entraîneur de Fos) : « Ces derniers temps, nous n’avions pas beaucoup de réussite. Ce soir, je crois qu’on a corrigé le tir avec pas mal de joueurs à sept points au minimum. Rick Jackson était mieux intégré et a pesé dans ce match à l’intérieur. C’est une victoire collective, à l’image de Loic Akono. Je n’oublie pas Jean-Baptiste Maille, qui s’est sacrifié sur Dorsey, avec d’autres. C’était l’une des clés du match. On peut encore mieux faire au rebond et dans la concentration, mais c’est bien car il est toujours compliqué de venir gagner à Poitiers. » 

Photo Seb Jawo

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