Le pari sportif a la cote

À l’instar des Français, les Poitevins adorent parier sur les compétitions sportives. L’an passé, dans la Vienne, la Française des jeux a enregistré 4,9M€ de mises liées aux paris sportifs. Des records pourraient être dépassés en cette année d’Euro de football.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

C’est devenu un rituel. Chaque midi, après avoir déjeuné, Malik Belkebla se rend au tabac-presse du Futuroscope, sur la Technopole, pour miser quelques euros sur les matchs de football du jour. « Je consulte les listes de paris sur place et je choisis une ou deux rencontres sur lesquelles parier, selon la forme des équipes et les derniers résultats », explique le joueur. Au fil du temps, Malik est devenu un vrai spécialiste du football et ses paris sont souvent gagnants. « Je lis le journal L’Equipe tous les jours et consulte de nombreuses statistiques sur Internet. Je me suis totalement pris au jeu. Mais je garde la tête sur les épaules, pas question de flamber. » Le jeune chargé de projets confie gagner entre 200 et 500€ par mois grâce au pari sportif.

Comme lui, de nombreux Poitevins jouent régulièrement avec les cotes. L’an passé, dans la Vienne, la Française des jeux, qui a le monopole sur le pari sportif dans les points de vente avec ses jeux Parions Sport et Loto Foot, a enregistré 4,9M€ de mises. Soit 8,6% de plus qu’en 2014. « Le marché du pari sportif est en plein développement, explique Patrick Buffard, directeur général adjoint de la FDJ. Aujourd’hui, il représente à lui seul 17% de notre total d’enjeux (loterie, grattage...) et rassemble 3,3 millions de joueurs en France. Dans quelque temps, ce sera assurément notre premier jeu en termes de mises. »

200M€ d’enjeux pour l’Euro 2016

Si la FDJ se frotte les mains devant le succès rencontré par le pari sportif, les opérateurs en ligne ne sont pas en reste. Betclic, Bwin, Winamax... Tous affichent des croissances insolentes depuis 2010 et la promulgation de la loi relative à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent en ligne. Pour le PMU, deuxième opérateur de pari sportif en France, les activités online permettent même de compenser la baisse de l’activité sur le pari hippique. « Notre total d’enjeux est en recul de 1,8% dans les points de vente, explique Renaud De Villeneuve, directeur régional chez PMU. La conjoncture économique, la fermeture des commerces et la baisse de fréquentation dans les lieux de rassemblement ne favorisent pas notre activité hippique. Heureusement, nous enregistrons de plus en plus de paris sportifs sur pmu.fr, ce qui nous permet, avec le poker, de rester à l’équilibre. »

L’Euro 2016, qui se déroule en France du 10 juin au 10 juillet, pourrait donner un élan supplémentaire au secteur porté par le football. « 60 à 70% des mises sont relatives à des matchs de foot », confirme la direction de la FDJ, qui attend pas moins de 200M€ d’enjeux pendant la compétition. Vous laisserez-vous tenter par l’expérience du pari sportif ? Si la France venait à gagner la compétition, sachez que votre mise de 10€ vous rapporterait 40€. À bon entendeur !

À lire aussi ...