Le retour du vinyle

Pour la quatrième année consécutive, les ventes de disques vinyles augmentent en France. Alors que l’industrie du disque est en perdition, la galette vintage séduit une clientèle intergénérationnelle, attirée par l’objet et le rituel d’écoute. À Poitiers, certains disquaires en ont même fait leur spécialité.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Ne cherchez pas de CD, vous n’en trouverez pas. Chez Plexus Records, le vinyle est roi. Dans la petite boutique du haut de la Grand’Rue, les clients de tous âges affluent, à la recherche de la perle rare. Hip-hop, musiques électroniques, rock, jazz... Il y en a pour tous les goûts. Dans un coin du commerce, une platine en libre service permet même aux mélomanes d’écouter avant d’acheter. On est loin des codes de la consommation musicale actuelle. « Il y a un certain effet de mode, explique Guillaume Saintillan, gérant de Plexus Records, ouvert depuis quatre ans. Certaines personnes trouvent cool d’avoir une platine chez elles et de pouvoir mettre un disque en soirée. On reçoit également la visite de jeunes DJ, qui découvrent le mix avec des vinyles. Nos clients les plus âgés, eux, n’ont tout simplement jamais décroché. »

En 2015, un peu plus de 750 000 vinyles se sont écoulés en France. Selon le Syndicat national de l’édition phonographique, « les ventes sont en hausse pour la quatrième année consécutive » et représentent 2,3% du marché physique en volume. Bien qu’il reste encore marginal par rapport au CD, le vinyle connaît une seconde jeunesse. Beaucoup prédisaient pourtant sa mort au début des années 2000.

« Une meilleure qualité d'écoute »

Aujourd’hui, même les grandes enseignes reviennent au vinyle. À la Fnac, par exemple, plusieurs bacs sont consacrés aux 33 tours. Même constat chez Gibert Joseph, où le vinyle côtoie le CD dans le rayon musique. Théo Sébillet, 24 ans, vient régulièrement jeter un œil aux dernières nouveautés. « J’écoute principalement sur Internet, mais quand quelque chose me plaît vraiment, je préfère l’acheter en vinyle, explique le jeune homme. La qualité d’écoute est meilleure et c’est une pièce vraiment unique. »

Pour Guillaume Saintillan, « il est clair que certains acheteurs sont avant tout séduits par l’objet ». « Le contenu et le contenant ont la même importance, reprend Virginie Lyobard, directrice de la Fanzinothèque. Un soin particulier est accordé à l’élaboration des pochettes. A la Fanzino, nous réalisons des sérigraphies pour les albums des artistes des micro-labels poitevins. » Selon une récente étude de l’institut de sondage ICM, relayée par la BBC, près de la moitié (41%) des acheteurs de disque vinyle n’écoutent pas leurs nouveaux albums. Plus surprenant encore, 7% d’entre eux ne disposent d’aucun appareil pour l’écouter à la maison.

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