Les banques ciblent les jeunes

À un mois des résultats du bac, les banques jouent des coudes pour attirer les futurs diplômés à coup de primes à la mention. Derrière cette opération marketing commune à tous les établissements, se cachent de redoutables stratégies de fidélisation.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

160€ la mention « Très Bien ». Décrocher son baccalauréat haut la main peut rapporter « gros ». Chaque année, les établissements bancaires bataillent ferme pour offrir la plus grosse prime et ainsi récupérer de nouveaux clients. Pourtant sans revenus fixes et rarement « rentables », les néo-bacheliers sont très sollicités. « La raison est simple, ils vont faire des études, contracter des prêts étudiants, puis, plus tard, d’autres crédits », explique la Société Générale. L’opération fidélisation commence donc à la sortie du lycée. « Parfois même plus tôt, avance-t-on du côté la Banque Populaire. Nous proposons des cartes bancaires dès 16 ans, à un tarif très réduit durant toute la durée des études. Et de nombreux bons plans. »

Places de concert, de cinéma, programme de fidélité, cartes personnalisables... Pour se démarquer des concurrents, chaque banque propose un service particulier. « Le prix ne fait pas tout, la clientèle jeune est aussi en attente à la fois d’autonomie, grâce aux outils de banque à distance, et de réactivité avec une réponse rapide de leur conseiller en cas de besoin, précise Grégoire Faure, directeur du marché des particuliers à la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes. Comme les adultes, les jeunes veulent une qualité de service à la hauteur de leurs attentes. »

Des campagnes pub colossales

Il ne faut donc pas se leurrer. Si les banques semblent faire des « cadeaux » à leurs jeunes clients, c’est parce qu’elles attendent d’eux qu’ils deviennent des consommateurs réguliers de produits bancaires : PEL, livrets d’épargne, crédits conso, immo... À ce petit jeu, le Crédit Agricole Touraine Poitou profite de son statut de numéro 2 national. En plus des lycéens et jeunes bacheliers, l’établissement accorde une importance toute particulière aux étudiants en cours de formation. Et quoi de mieux pour les fidéliser que de leur proposer un job ? « Nous venons de renouveler notre accord avec l’IAE de Poitiers pour embaucher, en alternance, des étudiants en master, souligne Odet Triquet, président du Crédit Agricole Touraine Poitou. Et pas seulement ceux des filières bancaires. » Marketing, communication, ressources humaines, relations presse... L’université de Poitiers, l’IAE et l’Escem représentent « un formidable vivier », répondant aux besoins de recrutement des banques locales.

Au-delà de toutes ces stratégies, les banques investissent des sommes colossales dans les campagnes publicitaires audiovisuelles. À la télévision, près des trois quarts des spots diffusés concernent les jeunes. « C’est la première façon d’entrer en contact avec eux, explique le service communication du CIC. À nous d’aller vers eux, que ce soit par l’intermédiaire de la télévision ou des réseaux sociaux. Près de 80% de nos clients jeunes viennent nous voir en disant : « J’ai vu votre pub » ! »

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