Vincent Hulin : "Dans la vie, on doit avoir des rêves"

Vincent Hulin est venu à bout de la TranspyrénéA. Le "coureur de l'extrême" est arrivé à Hendaye, cet après-midi, après diix-sept jours d'une aventure exceptionnelle. Interview...

Florie Doublet

Le7.info

Comment vous sentez-vous à l’issue de ces 900 kilomètres de course ?

« Je me sens serein. Et, bizarrement, pas trop fatigué. Si la course devait encore se poursuivre une ou deux semaines, je pense que physiquement, il n’y aurait pas trop de soucis. Attention, je manque tout de même de sommeil. J’ai dormi en moyenne trois à quatre heures par nuit, forcément ça laisse des traces ! »

Quel a été le moment de la course le plus éprouvant ?

« Etrangement, le premier jour m’a paru très difficile. Nous sommes partis sous un soleil caniculaire. Porter un sac de dix kilos quand il fait une chaleur pareille, c’est très fatigant. Ensuite, nous avons subi des orages de grêles pendant quarante-huit heures.  Les phénomènes météorologiques étaient sans doute le plus compliqué à gérer d’un point de vue physique. Dormir à la belle étoile ou dans une caverne, ce n’est pas facile non plus… Ce sont des souvenirs qui me feront bientôt sourire, mais quand on manque de sommeil et qu’il faut se coucher à même le sol… C’est chaud ! »

Avez-vous pensé abandonner au cours de l’aventure ?  

« Non, jamais. Je me suis préparé à cette course pendant un an à l’aide d’un spécialiste du sommeil et d’un spécialiste en nutrition. Je m’entraînais quatre à cinq fois par semaine. La TranspyrénéA,  j’y pensais matin, midi et soir. J’ai  aussi senti un véritable engouement autour du projet de documentaire sur mon aventure. Tout cela m’a fait tenir. »

Quel a été votre meilleur souvenir ?

« Et bien... Aujourd’hui, quand j’ai franchi la ligne d’arrivée et que je me suis dit « whaou, ça y est, tu l’as fait ». Bien sûr, c’était un défi sportif, mais surtout une aventure humaine que j’ai pu partager avec mes amis, ma famille et tous ceux qui m’ont suivi via les réseaux sociaux. Dans la vie on doit avoir des rêves et il faut se donner les moyens de les réaliser. »

Franchir cette ligne d’arrivée, c’est un exploit physique ou mental ?

« Mental, sans hésiter. Au bout d’une semaine, je me suis mis en mode machine. Si on commence à écouter son corps, on a qu’une envie, c’est de tout laisser tomber, de prendre une bonne douche et de dormir dans une chambre d’hôtel. Mais non, j’ai serré les dents, j’ai pensé à tous ceux qui me soutenaient et j’ai avancé. »

Vous venez tout juste de demander votre compagne en mariage. Vous décrochez ainsi le titre de coureur le plus romantique au monde…

« Ah oui ? (rires) Je voulais faire une demande en mariage originale ! J’ai gardé la bague tout au long de l’épreuve donc cela supposait que j’aille jusqu’au bout. Ça m’a mis la pression ! Je n’avais vraiment pas intérêt à abandonner. Et à priori, c’est un oui ! »

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