Les médecins au microscope

La rentrée universitaire est aussi synonyme de sortie de classements en tout genre. Dans L’Etudiant et le Point, le palmarès des Epreuves classantes nationales (ECN) et ceux des meilleurs établissements de soins ont fait le « buzz » ces derniers jours.

Arnault Varanne

Le7.info

Les étudiants de la Fac de médecine-pharmacie ont repris le chemin des cours la semaine dernière. Nul doute qu’ils n’ont pas encore pris connaissance du classement diffusé, le mois dernier, dans L’Etudiant et consacré aux… facs de médecine-pharmacie. Dans son dossier spécial, le mensuel les a classés selon leur taux de réussite aux Epreuves classantes nationales (ECN) 2016, l’examen passé par les étudiants en 6e année et censé leur permettre de choisir leurs spécialité et ville de rattachement. On y apprend ainsi que Poitiers figure à l’antépénultième rang des facs françaises, avec seulement 1,4% d’étudiants dans le Top 500. 

D’autres chiffres peu « glorieux » pourraient laisser à penser que Poitiers forme des futurs médecins au « rabais ». Des chiffres trompeurs selon Pascal Roblot, doyen de la Faculté. « Nous sommes mal classés, parce que le ministère de la Santé a changé les modes de comptage. Jusqu’à présent, le calcul s’effectuait sur les étudiants sur les 500, 1000 et 1500 premiers. Et nous étions à la moitié ou aux deux tiers du tableau. C’était légitime puisque nous sommes la fac de France qui a le plus faible taux d’encadrement. Cette année, c’est le rang médian qui a été retenu. » Dans ce format, Poitiers part avec un désavantage puisqu’elle intègre beaucoup de jeunes en «Contrats d’engagement de service public», autrement dit des futurs médecins qui s’engagent à s’installer dans une zone déficitaire après leurs études. « Comme ils ont des places réservées, ils bossent leurs études, mais pas forcément l’ECN », analyse le doyen. 

La Polyclinique se félicite, le CHU muet

Poitiers forme d’ailleurs autant de médecins généralistes que de spécialistes, ce qui est une vraie spécificité. Par ailleurs, la ville figure au cinquième rang 2016 des facs permettant aux étudiants de franchir la Première année commune aux études de santé, avec 25,6% de réussite toutes filières confondues (médecine, odontologie, pharmacie, sage-femme). « La vraie question, embraie Pascal Roblot, c’est de savoir si nous permettons à nos étudiants de faire ce qu’ils souhaitent. Et la réponse est oui ! »

Autre classement très commenté à la rentrée : celui du Point consacré aux meilleurs établissements de soins français (*). Où l’on retrouve la Polyclinique de Poitiers au 29e rang sur les cinquante premiers recensés. Dans la hiérarchie par spécialité, la clinique truste la première place en Nouvelle-Aquitaine concernant la chirurgie des varices, les hernies de l’abdomen, les amygdales et les végétations, ainsi que la prothèse de hanche. L'établissement obtient également la première place de la Vienne pour la vésicule biliaire, les glandes salivaires ou encore la prothèse de genou. Et y voit « une reconnaissance de la qualité de prise en charge des patients ». Dans le tableau des meilleurs hôpitaux de France, le CHU de Poitiers gagne trois places, passant du vingt-troisième au vingtième rang. Là-bas, en revanche, on ne commente pas les classements. 

(*) Le volume d’activités 2014, l’indice de gravité des cas traités ou encore la prise en charge en ambulatoire (séjour sans nuit d’hospitalisation) servent de principaux critères. 

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