Killason : "Je veux conquérir le monde"

Killason fait partie des nouveaux talents de la scène hip-hop française. Fils de Gérard Gourdot, à qui nous avons consacré un portrait dans notre dernier numéro, l’artiste poitevin séduit les programmateurs européens et aspire à devenir une référence mondiale du rap. Le « 7 » l’a rencontré avant son concert à la Blaiserie, ce soir.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Killason, vous êtes l’un des artistes en vue de la scène poitevine. Quand votre projet artistique a-t-il vu le jour ?

« Ma carrière a débuté le 5 juin 2015, à l’occasion de mon premier concert au Confort Moderne. C’est à partir de ce moment-là que le projet Killason a commencé à être visible. Mais cela faisait déjà quatre ans que je bossais dessus. J’ai pris le temps de créer, de mixer, de masteriser. J’ai toujours été Killason (rires). J’ai fait mes premiers pas dans le milieu de la danse. Je participe toujours à des compétitions. Le nom « Killason » est d’ailleurs un hommage à mon mentor de danse, Dedson Killa. »

Quelles sont vos influences musicales ?

« Mon groupe préféré, c’est Outkast. Je suis également très fan de Lil Wayne, Kendrick Lamar, Drake, Damon Albarn... Je m’intéresse beaucoup à la pop anglaise, à l’électro française, au reggae. J’ai plein d’influences. Ce qui me plaît chez un artiste, c’est sa capacité à me faire voyager. Dans le hip-hop, je suis accro au beat, la rythmique. J’aimerais réussir à produire quelque chose qui connecte le côté mélodique de la pop à la rythmique du hip-hop. »

Quel regard portez-vous sur la scène musicale poitevine ?

« En ce moment, il y a beaucoup d’artistes locaux qui montent. Pour preuve, la scène de la dernière Fête de la musique, sur la place Leclerc, avec Jabberwocky, Blow, Kokopeli. Il y a un vivier de talents très riche à Poitiers. Et pas seulement en matière de musique. L’hyperconnectivité facilite le développement des artistes de province. »



Vous étiez à l’affiche du Dour Festival cet été, qui a rassemblé plus de 200 000 spectateurs. Quelle a été votre réaction quand vous avez reçu le coup de fil du programmateur ?

« C’est arrivé comme une cerise sur le gâteau, car j’ai profité de l’indisponibilité d’un groupe pour être programmé. Dour est l’un des plus gros festivals en Europe. Une plateforme où tu peux rencontrer les artistes, les producteurs, les tourneurs. Ce fut une formidable expérience. »

Quelles sont vos aspirations, maintenant que vous commencez à enchaîner les concerts ?

« J’ai envie de me faire connaître dans la France entière et partout ailleurs. Je veux littéralement conquérir le monde. »

D’où vous vient cette ambition d’aller au plus haut ?

« De mes rêves d’enfant. Quand je voyais des films, des concerts énormes, que je regardais ma mère danser, j’avais les yeux écarquillés. Je me disais : « J’ai envie de faire ça plus tard. » Je me suis donné les moyens, mes parents ont toujours cru en moi. Ce qui me fait rêver, c’est d’apporter quelque chose à ce petit monde, sous différentes formes. De la bonne humeur, de l’énergie. Ce que j’aime avec l’art, c’est qu’on arrive à sublimer les mauvaises ondes, à les transformer en quelque chose de beau. »

Comment comptez-vous vous y prendre pour conquérir le monde ?

« Il faut bosser, c’est tout. Et garder la bonne humeur, la « vibe », pour faire les bonnes rencontres au moment opportun. Je fais la musique que j’ai envie de faire. À partir du moment où tu restes authentique, les gens le sentent et ça plaît. Ma musique est peut-être spéciale mais, sur scène, mon personnage séduit aussi bien l’ado que la mère de famille. Sur le CD, je ne vais pas m’enfermer dans un style. Mon message est divers. Je parle d’amour, de rêve, d’ambition, de guerre... Il y a suffisamment de matière dans le monde pour faire un milliard d’albums. S’il y avait une recette pour faire des hits, on ferait tous des hits. Mais ce n’est pas le cas. »

MZ + Killason, ce soir à 20h30, au centre socioculturel de la Blaiserie, à Poitiers.

 

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