Vue sur Laake

Autodidacte de talent, le Poitevin Raphaël Beau jongle avec les supports artistiques pour faire de son projet Laake un incontournable de la musique électronique française. 2017 pourrait bien marquer l’avènement de celui qui affole déjà la presse spécialisée.

Marc-Antoine Lainé

Le7.info

Côté pile, un directeur artistique brillant, que les grands noms de la mode, du monde de l’automobile et du CAC40 s’arrachent. Côté face, un musicien autodidacte, passé des cafés-concerts poitevins aux lieux branchés de la capitale. La pièce est équilibrée et gagne en valeur à mesure que les années passent. Raphaël Beau est un polyvalent-né. Attiré par l’art, « dans son ensemble », dès sa prime jeunesse, le natif de Poitiers a fait fi des cours de solfège et des lectures rébarbatives pour privilégier la découverte sensitive. Aujourd’hui, après plusieurs expériences passées « dans des groupes de rock et en solo », Raphaël Beau attise la convoitise sous la bannière « Laake ».

En 2015 sortait son premier EP « 69 ». « Laake délivre une musique électronique sombre et aérienne, tour à tour incisive et planante lorsque le piano, fil conducteur, affronte les machines guidées par la voix dans une catharsis répétitive et mélodique », écrivaient alors les Inrocks. Deux ans ont passé et le projet solo du Poitevin a séduit les programmateurs de toute l’Europe. S’épanouissant dans un style souvent cible de clichés, Laake met en garde : « Sur scène, le piano est au centre de tout. Je ne suis pas DJ, la musique est jouée en live. Je fais des boucles avec mon piano, j’ajoute des samples, des touches de synthétiseur, ma voix... Le but est de créer de l’émotion avec des variations, contrairement à ce qu’on entend en boîte de nuit. »

« L'électronique est juste un vecteur »

Laake appartient à la génération connectée. Et l’assume pleinement. « Le musicien moderne dispose de tous les outils nécessaires pour faire sa promotion, tourner ses clips, prendre des photos, explique-t-il. Je m’occupe de tout de A à Z, de la musique à la vidéo, en passant par la communication visuelle. » Son perfectionnisme est sa marque de fabrique. Malgré sa renommée grandissante dans le microcosme des musiques électroniques, Raphaël Beau assure que « rien n’est jamais gagné ». « Cette renommée me permet juste d’aller plus loin, de trouver de nouvelles dates, reprend-il. Rien n’est encore écrit, je n’ai pas atteint la gloire absolue. Je travaille avec acharnement pour faire écouter ma musique dans de bonnes conditions. »

Après sa date au Petit Bain, début février à Paris, Laake se concentre désormais sur la sortie de son nouvel EP et la préparation d’une tournée européenne qui passera par Londres, Amsterdam, Berlin, Bruxelles... Son envie d’aller « voir ailleurs » ne se fera pas au détriment de sa ligne de conduite. « Je ne veux pas faire de la musique pour gagner de l’argent. La musique doit sortir des tripes et pas de la bouche d’un producteur. » Laake est un ambassadeur d’un style en pleine expansion. « On associe trop souvent « musique électronique » à « DJ ». La musique électronique « jouée » émerge et séduit un public nombreux. L’électronique est juste un vecteur, une technique, qu’on applique à tous les autres styles musicaux. Nous n’en sommes qu’au début. Il nous reste énormément à découvrir. »

Découvrez l’univers musical de Laake sur son site Internet : www.laakemusic.com

 

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