Sainte-Radegonde cache ses peintures murales

En 2008, des peintures murales du XIIIe siècle ont été découvertes à l’église Sainte-Radegonde. Elles sont étudiées et en partie restaurées cette année.

Florie Doublet

Le7.info

Les peintures murales de l’église Sainte-Radegonde n’ont pas encore livré tous leurs secrets... Découverts en 2008 dans la chapelle des Apôtres, lors de banals travaux de chauffage, ces décors exceptionnels du XIIIe siècle avaient été provisoirement protégés. « Rosalie Godin, spécialiste de décors peints, avait débuté un travail de dégagement qui va se poursuivre », assure Annie Brillaud, directrice de la culture et du patrimoine à la Ville de Poitiers.

A l’heure actuelle, il faut être un brin observateur pour les déceler. Quelques taches de couleur nous permettent de deviner un pied, une main ou un visage. « Là, on voit une femme assise couronnée. Un autre personnage est recouvert d’une capuche. Celui-là est doté d’une chevelure bouclée magnifiquement exécutée, détaille Annie Brillaud. Nous ne sommes encore qu’au tout début de la découverte et de nombreuses questions restent, pour le moment, sans réponse. » Qui sont ces personnages ? Quelles scènes représentent ces fresques ? Qui les a commandées ? Mystère...

500 000 € de budget

Tous les murs de la chapelle sont ornés de peintures et on peut logiquement penser que la nef du monument classé le soit également(*). « Nous pouvons en voir quelques traces, mais nous entamons les travaux en fonction desurgences de conservation », affirme la spécialiste. Chaque année, la Ville dédie une enveloppe de 500 000€ à la préservation du patrimoine poitevin. Un comité de pilotage détermine les dépenses prioritaires. « Pour le moment, nous savons que ces peintures médiévales ont été recouvertes au XIXe siècle par un artiste qui répondait au nom d’Honoré Hivonnait. Il tentait de reproduire les décors, mais dans un style néo-gothique. De nombreux historiens de l’art, dont Prosper Mérimée, s’en sont émus et ont crié au scandale. » C’est certain, les peintures murales de l’église Sainte-Radegonde n’ont pas encore livré tous leurs secrets...

(*) En septembre dernier, des injections de chaux ont permis de consolider des peintures médiévales au-dessus de la chair destinée à la prédication.

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