« Encore un gros travail de communication »

On compte aujourd’hui un peu plus de 7 500 artisans dans la Vienne. Dans l’ensemble, le marché se porte mieux qu’après la crise de 2008, mais les fortunes restent diverses selon les métiers.

Arnault Varanne

Le7.info

Arrivée à la tête de la Chambre des métiers et de l’artisanat de la Vienne il y a un peu plus d’un an, Karine Desroses a dressé un premier bilan de son mandat, lundi dernier, à l’occasion de l’assemblée générale. Et elle avait des choses à dire, en premier lieu sur une actualité très forte pour l’établissement public : le projet de réforme de la formation professionnelle. « On revient de très loin, confie Karine Desroses. Nous avons récupéré la plupart de nos prérogatives et même la gestion de nos CFA. C’était complètement incohérent autrement ! »

La présidente de la CMA se veut aussi attentive au projet de loi Pacte, qui vient d’être présenté au Conseil des ministres et qui sera examiné par le parlement à la rentrée. Si ce texte comporte des éléments de nature à sécuriser l’environnement juridique des entreprises, Karine Desroses craint la disparition programmée des stages préparatoires à l’installation (SPI), pourtant « indispensables pour acquérir les rudiments de la gestion quotidienne d’une affaire » (606 participants en 2017, dont 108 en ligne, ndlr). Les chantiers de la formation et de l’artisanat sont nombreux, mais aussi en interne où « tout a été remis à plat » : finances, planning, recrutement d’agents spécifiques… « Tout est en train de changer, c’est une transformation totale. »

Un peu plus de 7 500 artisans

La CMA de la Vienne compte aujourd’hui un peu plus de 7 500 artisans inscrits dans le département. En 2017, il y a eu davantage d’immatriculations (908) que de radiations (619). Un indice de la bonne santé du marché. « Un chiffre relativement stable par rapport à l’année passée, précise Karine Desroses. Mais le nombre d’artisans augmente régulièrement depuis 2009. » Les transmissions resteraient compliquées, malgré tout. « Il y en a très peu en famille. » Des entreprises sont encore contraintes de mettre la clé sous la porte, faute de repreneurs.

La crise économique est passée, l’activité serait repartie. « Ils m’ont tous dit ça. Mais au niveau des marges, ce n’est pas encore ça. » Certains métiers connaîtraient des difficultés conjoncturelles, à l’image des boulangers, qui pâtissent des installations de franchises sur les grands axes. « Mais on ne peut pas les empêcher », souligne Karine Desroses. On recrute dans plusieurs professions, notamment le bâtiment (couvreur, maçon, menuisier). Seulement, il est constaté un certain manque d’attrait pour ces emplois. « A nous de faire briller les yeux des collégiens, de leur montrer que ce sont des métiers magiques. Il nous reste encore un gros travail de communication à faire. »

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