Le secteur du bâtiment connaît une reprise d’activité soutenue depuis la mi-avril. En particulier dans les métiers du second œuvre, qui profitent de l’effet d’aubaine autour de la rénovation énergétique. Reste à trouver des bras pour répondre à la demande.

Steve Henot

Le7.info

Le bâtiment continue de bien se porter. Malgré la crise, l’activité dans le second œuvre a profité d’un beau sursaut cet été (+12%), si l’on en croit les derniers bulletins de conjoncture mensuelle de la Banque de France. Mieux encore que le gros œuvre qui enregistre, lui, une hausse de 5%. Les deux affichent par ailleurs une augmentation de leurs carnets de commandes (+16%), ce qui a de quoi rassurer sur l’avenir malgré des prévisions d’activité relativement diverses. 


 

La rénovation énergétique comme moteur

 

La tendance se vérifie dans la Vienne. Si le second œuvre a retrouvé le chemin des chantiers un peu plus tard que le gros œuvre, les deux secteurs carburent depuis la reprise. « On a été l’un des premiers secteurs à reprendre, rappelle Jérôme Beaujaneau, président de la Fédération du bâtiment de la Vienne. Il y a énormément de travail, avec la reprise de tout ce qui a été arrêté et le confinement, qui a généré de nouvelles demandes, notamment cet été. »


Pendant cette période, certains propriétaires ont pu prendre la mesure des travaux à engager pour un meilleur confort de leur habitat. En particulier sur l’isolation. « La rénovation énergétique a boosté le marché. C’est une tendance depuis déjà plusieurs années, souligne Jérôme Beaujaneau. Cela fait d’ailleurs partie du plan de relance de l’économie, présenté récemment par le gouvernement. » En effet, 7Md€ vont être consacrés à la rénovation énergétique des bâtiments, dont 2Md€ rien que pour les ménages via la prime MaPrimeRénov’.


« La mesure profite aujourd’hui aux artisans qui ont fait l’effort de se former au label RGE (reconnu garant de l’environnement) », observe Jérôme Beaujaneau. Reste que cet effet d’aubaine ne parvient à masquer le manque de main-d’œuvre dans tous les métiers du second œuvre. : charpentiers, chauffagistes, plombiers... Parallèlement à la hausse des commandes, cette situation affecte les délais, forcément plus longs. « C’était déjà une difficulté dans les premiers mois de l’année. » 


Du côté des sociétés, à noter une légère hausse des défaillances par rapport à 2019 (sept contre quatre dans la Vienne). « Ce qui n’est pas si significatif ni forcément lié à la crise sanitaire, précise Jérôme Beaujaneau. C’est bien plus néfaste pour les entreprises que pour les salariés, car le besoin en main-d’œuvre est toujours présent. » Selon la Banque de France, les perspectives d’évolution des effectifs sont de +4% chez les chefs d’entreprise du second œuvre.

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