Historial du Poitou : le passé a de l’avenir

Huit ans après les premières esquisses, le chantier de l’Historial du Poitou a démarré dans le château de Monts-sur-Guesnes. Au départ à vocation pédagogique, ce musée des temps modernes a opéré un virage ludique pour plaire aux familles avec enfants.

Romain Mudrak

Le7.info

A croire que le succès du Futuroscope est passé par là… Pas moins de trois salles immersives prendront place dans l’Historial du Poitou, nouveau format, de Monts-sur-Guesnes. Dans le château de la commune, transformé en « outil de promotion du territoire », l’image sera reine. D’abord au deuxième étage du bâtiment principal, dans la « salle du banquet d’Aliénor d’Aquitaine ». Les visiteurs seront invités à s’installer autour d’une table aux côtés de convives virtuels pour écouter des anecdotes méconnues sur la comtesse de Poitiers entre deux interventions de troubadours en hologramme. Ensuite, dans la « salle des cartes » du Poitou au Moyen Age, la troisième scénographie plongera les spectateurs dans une reconstitution de la Guerre de Cent ans.


Objectif : 40 000
visiteurs par an

Le projet initial de musée du Poitou, imaginé en 2012, a opéré un virage foncièrement ludique dans sa seconde mouture. A l’occasion du lancement du chantier, Thierry Amiel, directeur général de la société Sites et compagnies, futur exploitant des lieux, a détaillé le contenu de l’Historial. La première salle retracera sur écran géant la généalogie d’Aliénor d’Aquitaine et les enfants pourront comparer leur bravoure à celle de son fils Richard Cœur de Lion. Costumes, ateliers culinaires, taille de pierre, tir à l’arbalète et autres écritures héraldiques auront vocation à séduire les familles de passage entre Center Parcs et le Futuroscope. Des spectacles vivants devraient compléter le programme de la visite prévue pour durer entre deux et trois heures.


Professeur émérite de l’université de Poitiers, Jean-Marie Augustin veille à la justesse historique des propos. Frédérick Gersal est devenu le parrain de l’Historial dont l’ouverture est programmée en avril 2022. Tout cela suffira-t-il à attirer 40 000 visiteurs par an dans une commune à l’écart des axes routiers ? En tout cas, Bruno Belin, futur ex-président du Département, plus gros financeur du projet, est certain que « le tourisme de mémoire fonctionne très bien en ce moment ». Le coût de l’opération s’élève à 7,2M (dont 2,7M€ pour le Département). Autant dire que l’ancien maire de Monts-sur-Guesnes n’a pas le droit à l’échec. Son investissement personnel est trop important. Et l’opposition au sein de l’assemblée départementale est à l’affût. Lors de la dernière commission permanente, Francis Girault s’est étonné de l’enveloppe débloquée pour réaliser un parking d’une centaine de places : 
550 000€.

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