Jacques Sergent, mémoire loudunaise

Un Centre de mémoire du Loudunais a vu le jour en mai 2019, à Loudun, et réunit une dizaine de particuliers passionnés par l’histoire de leur commune. L’un d’eux, Jacques Sergent, détient une impressionnante collection d’archives sur l’époque contemporaine.

Steve Henot

Le7.info

Un long article dans Le Monde, en voilà une belle « reconnaissance » ! Avec humilité, Jacques Sergent apprécie que le quotidien national se soit récemment intéressé au Centre de mémoire du Loudunais, qu’il a créé il y a plus d’un an. « Ça montre que ma démarche n’est sans doute pas si commune. C’est bon pour l’image de la 
ville », veut croire celui qui est né à… Loudun, il y a 73 ans.


A sa retraite, en 2007, cet ancien commercial a décidé d’occuper son temps libre en fouillant le passé de sa commune. D’abord à travers ses grandes figures que sont Théophraste Renaudot, Marie Besnard ou encore René Monory. « Ce sont des personnages qui se détachent, auxquels on s’attache. » Au fil des années, ses recherches l’ont amené à rencontrer d’autres passionnés qui, comme lui, explorent l’histoire du Loudunais. Leurs travaux nourrissent aujourd’hui le Centre de mémoire, où se tiennent parfois causeries et expositions. « Nous avons des profils différents, chacun une spécialité. Pour certains, c’est le XVIe ou le XVIIe siècles. Pour moi, plutôt l’époque contemporaine, à travers les deux grandes guerres et le sport. »


Une collection de 5 000 documents !

Jacques Sergent a déjà publié deux ouvrages sur sa ville, d’avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y raconte notamment l’arrivée des réfugiés lorrains, en 1939, lesquels ont offert ses plus belles heures à l’équipe de football de l’Union sportive La Roche Rigault-Loudun. « Je vais là où il manque de l’info, dit-il pour évoquer son travail de recherche. Quand on est curieux, on réalise qu’il y a beaucoup de choses à exploiter, surtout quand ça n’a pas été fait avant. C’est assez gratifiant aussi. »


Les archives départementales, très peu pour lui. Collectionneur de longue date, il préfère s’en remettre à son immense bibliothèque riche de... 5 000 documents ! Des archives personnelles, d’autres qu’il a achetées ou qu’on lui a parfois léguées… « J’ai tout sous la main ! » Plus encore que les affiches et les photos noir et blanc, les vieux journaux locaux (de 1836 aux années 2000) lui sont d’une aide précieuse. « Les gens ne se rendent pas compte à quel point la presse est une source utile, un véritable témoin de l’Histoire. »


Des anecdotes, des épisodes de témoins de l’époque viennent parfois vers Jacques. Souvent, ses archives libèrent la parole, et le souvenir. « J’ai beaucoup de plaisir à leur montrer ce qu’ils ont connu, on s’enrichit mutuellement. » Preuve que « l’Histoire appartient à tout le monde », rappelle celui qui est également président du comité loudunais du Souvenir français. Il souhaite voir la jeune génération s’emparer de ce riche héritage de mémoire pour continuer à « faire vivre Loudun autrement ».

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