Marchés de Noël virtuels, retombées réelles

Lancé début novembre par Elodie Rivet, le « Marché de Noël virtuel de la Vienne » sur Facebook regroupe plus de 500 artisans, créateurs et commerçants et près de 18 000 consommateurs potentiels. Une alternative salutaire par temps de Covid-19, qui a toutefois ses limites.

Arnault Varanne

Le7.info

« Au bout de trois heures, quand j’ai vu que 700 personnes s’étaient déjà inscrites, j’étais impressionnée... » Dans la vie de tous les jours, Elodie Rivet est responsable d’une agence d’emploi à Châtellerault. Mais depuis début novembre, la créatrice de bijoux -à ses heures perdues- est connue pour être l’instigatrice du « Marché de Noël virtuel de la Vienne » sur Facebook. Un carton absolu en termes d’audience. Plus de 500 artisans d’art, commerçants et créateurs en tout genre s’y affichent. Et près de 
18 000 membres effectuent leurs emplettes sur la plateforme en ligne. « Je ne pensais pas que mon initiative aurait un tel impact », se félicite la trentenaire.

« J’ai gagné en visibilité »

L’effet de masse fonctionne à plein « dans un bel esprit de solidarité », dixit Elodie Rivet. Notamment « pour les gens qui en ont besoin pour vivre ». Artisans d’art, commerçants, thérapeutes, esthéticiennes... Sur le « Marché de Noël virtuel de la Vienne » se côtoient des professionnels de tous horizons. A l’image de François Bigot, fondateur de Stylos Franbois, spécialiste du tournage sur bois, installé à Frontenay-sur-Dive. « J’ai bien une page Facebook personnelle, mais elle est fréquentée par les mêmes personnes. En rejoignant le Marché virtuel, j’ai clairement gagné en visibilité. » L’artisan-créateur a réalisé sept ventes sur la plateforme, même si « les nombreux compliments sur mes objets en restent souvent là. Ce que j’ai pu constater, c’est que chaque nouvelle publication a engendré une vente. » François Bigot a « bon espoir » de participer à deux marchés physiques, ce week-end à Paris et du 11 au 20 décembre à Parthenay.

« Un boulot énorme »

Depuis son fauteuil d’administratrice de la page Facebook, Elodie Rivet a bien conscience que son initiative n’est pas la panacée. Les réussites sont diverses aussi en fonction de l’investissement. Du choix des photos à la réactivité dans les réponses, de la description des objets à l’expédition, la vente en ligne nécessite « un boulot énorme »« Il faut aussi avoir le réflexe de publier très régulièrement », ajoute François Bigot. Reste que les marchés virtuels connaissent un succès incroyable par temps de Covid et donc de confinement. Souffleuse sur verre installée à Boivre-la-Vallée, Floriane Tourrihes s’est référencée sur lamasterbox.com. Résultat : 25 ventes en novembre. « Je me lance tout juste dans la vente en ligne et je vois que ça fonctionne, se félicite la jeune créatrice. En même temps, cela ne compense pas les ventes en direct. » A fin octobre, lamasterbox.com avait déjà enregistré 10 000 ventes et 300 000 visites. Son co-fondateur Vincent Naigeon vise « les 2 millions de visiteurs d’ici Noël, soit l’équivalent de la fréquentation du marché de Strasbourg ». Trois autres enseignes de la Vienne s’y affichent.

(*) La seule exigence pour s’inscrire est de bénéficier d’un numéro Siret.

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