Agriculture - Nano-ferme et grands principes

Adam Monni et Claire Gadebois ont créé une nano-ferme en plein Bel-Air à Poitiers. Fruits et légumes poussent sur 500m2 tout autour de leur maison. Une manière d’œuvrer à la transition écologique tout en nourrissant le quartier.

Romain Mudrak

Le7.info

Elle est invisible depuis la rue de Quinçay… Et pourtant, de l’autre côté de la palissade en bois, la ferme du Camino a trouvé sa place entre trois maisons et deux immeubles. Installés dans le quartier de Bel-Air depuis 2017, Adam Monni et Claire Gadebois ont entièrement dédié leur terrain de 500m2 à la production de fruits et légumes. « Nous fonctionnons sur un modèle d’agriculture bio-intensive non polluante et même régénératrice », explique le premier, en pleine reconversion professionnelle après des années passées à la tête d’une association d’éducation populaire.

Cette nano-ferme urbaine repose sur des techniques agricoles écologiques et des principes de permaculture. L’objectif ? Optimiser les espaces forcément réduits. « Nous utilisons par exemple les cultures étagées en alliant une plante grimpante comme la fève à de la roquette au pied, reprend Adam Monni. On associe également des plantes compagnes qui s’aident mutuellement. » Sous les deux grandes serres installées avec des amis, des bandes fleuries attirent les pollinisateurs et tous les auxiliaires qui permettent de lutter contre les envahisseurs. « Nous avons recours à des semences paysannes qui se renouvellent d’une année sur l’autre afin de gérer l’intégralité de la production, de la graine jusqu’à la vente directe », précise Claire Gadebois, qui continue de travailler dans l’édition tout en donnant un précieux coup de main à la ferme.

« Un engagement militant »

Les deux associés, qui ont bénéficié des aides à l’installation des jeunes agriculteurs, ont sélectionné pas moins d’une centaine de variétés différentes, parfois méconnues comme du basilic vert, rouge, citronné, cannelle… Les tomates seront à coup sûr de toutes les couleurs. Du moins celles qui auront résisté au gel. « On a fait ce choix par plaisir esthétique et gustatif mais aussi pour favoriser la biodiversité », indiquent les intéressés. L’ensemble de leur démarche est motivé par un « engagement militant en faveur de la transition écologique ». La quasi-totalité de la production part en vente directe. Et les clients sont tous du quartier ! Ils viennent retirer leur panier une fois par semaine. Une façon de faire connaissance en toute simplicité. Cet été, Adam et Claire espèrent pouvoir ouvrir une « table d’hôtes » sur la terrasse où les plus curieux viendront déguster les fruits (et légumes) de ce jardin extraordinaire.

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