Mini-entrepreneurs sachant entreprendre

Grâce à l’association Entreprendre pour apprendre, dix équipes de collégiens, lycéens et étudiants ont monté de A à Z leur mini-entreprise. Une façon originale et concrète de découvrir le monde professionnel.

Claire Brugier

Le7.info

Entre les mondes de l’entreprise et l’Education nationale, il y a des fossés, souvent dénoncés, mais aussi des ponts, parfois méconnus. L’association Entreprendre pour apprendre (EPA) en construit chaque année plusieurs en accompagnant des jeunes dans la création d’une mini-entreprise.

Cette année, dans la Vienne, dix groupes de collégiens, lycéens et étudiants -un projet aurait même dû voir le jour au centre pénitentiaire de Vivonne- ont tenté cette « aventure formidable ». « C’est de la pédagogie active : apprendre en faisant, souligne Françoise Hughes, l'une des deux salariées d’EPA dans le département. Le dispositif comprend des encadrants (les enseignants), des facilitateurs (salariés ou bénévoles) et des mentors (des chefs ou cadres d’entreprise). » Christophe Sébastien fait partie de la dernière catégorie. Enthousiaste, le responsable ancrage territorial à la centrale nucléaire de Civaux accompagne les élèves de 3e Prépa métiers du lycée Raoul-Mortier depuis octobre. « Nous sommes là pour leur apporter la vision entrepreneuriale. Nous les accompagnons et nous les poussons aussi dans leurs retranchements », constate le professionnel. Cette année, ses « protégés », âgés de 14 ans, ont mis au point un kit qu’ils ont baptisé « Frigo § Eco : le geste écolo ».

« Travailler ensemble »

Leur mini-entreprise a tout d’une grande : une directrice, Tatiana ; une directrice-adjointe, Chloé ; des chargés de production, Bogdan et Dylan ; un responsable de commercialisation, Giovanni ; un responsable de l’administration, Mickaël. « Nous nous sommes inspirés du zeerpot, le frigo du désert, inventé en Egypte 
2 500 ans avant J.-C., et nous lui avons apporté des améliorations », explique Bogdan. Le concept est simple : un premier pot de terre placé dans un plus grand, avec entre les deux du sable humide. Le kit Frigo § Eco (5€) comprend un système de cordes avec des poignées en bambou pour faciliter le transport, de la sphaigne pour accroître les qualités de rétention d’eau du sable, des pochoirs en similicuir pour la déco et une notice, le tout dans un sac en toile de jute « réutilisable », insistent les mini-entrepreneurs.

Ils ont contacté des fournisseurs, prévu un marché potentiel… « Nous allons commercialiser notre kit en partenariat avec la poterie Jamet, à Loudun, note Chloé. Nous envisageons de le présenter sur les foires de printemps, ainsi qu’aux Hérolles le 29 juin. » Rien n’a été laissé au hasard, même le pitch devant le jury d’EPA. Objectif : le festival régional -virtuel- le 1er juin, voire le festival national le 23 juin.

Mais l’essentiel est ailleurs. « On a travaillé ensemble, on s’est écouté, on a donné des idées et on les a mises en œuvre », résume Bogdan. « Et puis cela peut nous aider pour l’oral du brevet », ajoute Tatiana, pragmatique. Leurs camarades de CAP ont, eux, imaginé des sachets -sans plastique- de fruits déclassés déshydratés, sous l’appellation « Candy Wrap ». Un groupe du collège Saint-Jacques-de-Compostelle, à Poitiers, a imaginé « Tutogoo, des tutos qui changent la vie ». A travers Save Clean, les collégiens de Vouillé commercialisent des savons en languettes. L’Ecole de la 2e chance de Châtellerault a imaginé « Kit 19 », une pochette dédiée aux gestes barrières… Les idées ne manquent pas. Avec EPA, les plus jeunes découvrent qu’elles peuvent se concrétiser.

Festival régional Entreprendre pour apprendre, du 21 mai le 1er juin. Salon virtuel le 1er juin de 14h à 17h. Votez dès à présent pour le Prix du public sur festivaldesminientreprises.fr/nouvelleaquitaine/. Retrouvez Kit § Eco sur Twitter FrigoAnd, Instagram frigo_and_eco_ ou par mail frigo.eco2@gmail.com.

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