Marine Partaud, des courts à la cabine commentateurs

La Poitevine Marine Partaud était à nouveau consultante à Roland-Garros, pour France Télévisions. Alors que se joue ce samedi après-midi la finale féminine du tournoi de Roland-Garros, la 420e joueuse mondiale nous raconte son expérience à la cabine commentateurs.

Steve Henot

Le7.info

De retour aux commentaires
« J’étais plus à l’aise cette année, dans mon truc ; j’ai vraiment pris mes marques. J’ai aussi senti qu’on me faisait confiance. Les premiers jours, France Télévisions m’a mis en binôme avec une journaliste débutante, en lui disant : « Tu verras, Marine va te mettre à l’aise. »… Alors que ce n’est que ma deuxième édition aux commentaires ! Les rôles sont bien définis avec la ou le journaliste qui m’accompagne en cabine. Le mien est d’apporter au public des choses qu’il ne voit pas, de son écran, une expertise sur l’œil du joueur ou de la joueuse. »

Une quinzaine prenante
« Je suis restée douze jours à Roland-Garros et ai commenté environ vingt-cinq matchs, seulement sur les supports numériques de France Télévision. Cette année, il n’y avait plus de doublon avec les matchs diffusés à la télévision, la plupart du temps sur le central. Je commentais soit de 11h à 16h pour les deux premiers matchs, soit de 16h jusqu’à la fin de la journée. On avait un peu moins de temps de préparation cette année. C’était très intense, d’autant que je m’entraînais à côté, avec des sparring partners dans différents clubs de la région parisienne (elle participera la semaine prochaine au tournoi de Denain, ndlr). Je n’étais jamais très loin du stade pour pouvoir être rapidement sur place, en cas d’abandon sur un match. Un peu comme si je jouais ! (rires) »

Une atmosphère encore étrange
« C’était encore une édition galère, même si c’était mieux qu’en 2020. On voit les joueurs beaucoup plus enjoués, avec le retour du public en tribunes. Mais il y a eu aussi beaucoup de plaintes avec l’organisation des sessions de nuit diffusées sur Amazon. On a vu le public devoir quitter le stade en plein match en raison du couvre-feu, c’est dommage pour tout le monde, joueurs et spectateurs. »

Ses moments forts du tournoi
« Mon dernier match commenté était celui de Maria Sákkari contre Sofia Kenin (6-1, 6-3). C’est une anecdote que je raconte toujours et que j’ai partagée à l’antenne : les premiers matchs que j’ai joués contre elle, elle était aussi fine que moi et, seulement six mois après, je l’avais retrouvée musclée comme aujourd’hui. Chez les hommes, j’ai été surprise par le niveau de Medvedev sur terre battue (sorti en quarts par le finalise Tsitsipas). Mais je n’ai pas commenté de scénario incroyable, comme en 2020 et l’opposition Thiem-Schwartzman qui avait duré plus de cinq heures. Sur un autre match, il y a eu une arbitre qui est tombée de sa chaise, je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire au micro ! »

Le pire bilan français
« On paye quelques erreurs, comme la suppression des centres de formation et la concentration des ressources vers le Centre national d’entraînement (CNE). Et puis, on change de génération. Les « quatre Mousquetaires » du tennis français (Tsonga, Simon, Gasquet, Monfils) sont sur la fin de leur carrière, on est dans une phase de transition. Il y a quand même eu quatre Français en demi-finales du tournoi junior, cette année (remporté ce matin par Luca Van Assche, ndlr). Je suis un peu plus inquiète pour le tennis féminin, où il n’y a pas trop de relève, de moins en moins de joueuses dans les clubs. C’est pourquoi il faut retrouver une stratégie pour développer le tennis français, d’autant plus après le Covid qui a fait perdre des licenciés. »

Roland, un rendez-vous incontournable
« C’est un des berceaux du tennis mondial. C’est surtout l’occasion de revoir des gens que je n’ai pas croisé de longue date. J’ai par exemple retrouvé mon kiné lorsque j’étais à Levallois, à l’âge de 19 ans, ou encore ma première kinée du Pôle France de Poitiers. Le tennis est un petit monde, on se connaît tous. (…) France Télévision nous ont dit qu’ils souhaitaient repartir avec la même équipe l’année prochaine. Moi, j’espère pouvoir rejouer à Roland-Garros, tout en continuant de commenter le reste du tournoi, comme a pu le faire Stéphane Houdet (joueur de tennis en fauteuil roulant) cette année. »

Aux commentaires pour @francetvsport @rolandgarros 🎤 Reconnaissez-vous ma voix? 😊 https://t.co/u4uOPEy1on

— Marine Partaud (@MarinePartaud) May 31, 2021

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