Sortir par le haut !

Le Regard de la semaine est signé Cheikh Diaby. "Le moment est venu d’emprunter le chemin du dépassement plutôt que de céder à la tentation du repli sur soi", estime-t-il.

Le7.info

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« En mer comme sur une page blanche, il n’y a pas de chemin, il faut l’inventer », dit Erik Orsenna. De Germaine Tillion à George Floyd, en passant par la rocambolesque et spectaculaire élection américaine, j’ai été heureux de partager ces « Regards » avec les lecteurs. C’est l’occasion de remercier toute l’équipe du 7 de m’avoir offert cet espace de liberté, de respiration et d’inspiration. Au moment d’écrire ces dernières lignes, le soleil est là, les températures montent, il y a comme un parfum d’été et de vacances. 

Après le confinement, le moment annonce enfin la reprise d’une vie normale. Bien que l’épreuve de la pandémie ait été douloureuse pour de nombreuses familles endeuillées, l’heure est à la douceur du réconfort mutuel, à la joie de se retrouver. Mais l’heure est aussi à prendre un peu de hauteur. Regarder vers le ciel tout en gardant les pieds sur terre afin de mieux répondre aux appels pressants de notre époque, et ils sont nombreux. La pandémie continue de frapper en Inde, en Amérique du Sud. Partout elle laisse les pauvres plus pauvres, les malades et les anciens plus seuls, des réfugiés sans secours. Ici même, malgré des aides importantes, beaucoup de familles ont plongé dans la pauvreté. 

Dans notre démocratie à la peine, la polémique a pris le pas sur la délibération dans laquelle on entre en acceptant la possibilité d’évoluer en entendant d’autres points de vue. Que dire de la spectaculaire dérive d’une partie des médias audiovisuels qui délaissent le travail de fond de l’information pour monter en épingle des polémiques dans le seul but de faire de l’audience ? Dans ces difficultés, il ne faudrait céder ni à la peur qui aveugle les esprits, ni à la colère qui n’apporte rien de bon et ne résout aucun problème. 

À la croisée des chemins, c’est un peu de raison, le sens du bien commun et de la responsabilité qu’il faudrait retrouver. Il faudra du temps pour panser les blessures de cette pandémie, pour reconstruire solidement ce qui a été détruit au plan économique et social. Mais il est possible d’emprunter sans attendre les chemins de la rencontre et du dialogue en commençant par retisser des liens dans nos communes entre les générations et entre les habitants, en élargissant notre solidarité aux pays les plus souffrants et en y impulsant des politiques de développement. 

Nous savions que les civilisations étaient mortelles et nous avons appris qu’un virus pouvait menacer l’humanité. Nous avons pris conscience que l’humanité partage un même destin : aucun peuple ne s’en sortira seul. Cette leçon vaut d’autant plus quand on apprend du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé que 75% de tous les vaccins ont été administrés dans seulement dix pays. 

Le moment est venu d’emprunter le chemin du dépassement plutôt que de céder à la tentation du repli sur soi, d’être davantage attentif à notre humanité pour mieux prendre soin les uns des autres. Avec les beaux jours et les progrès conséquents de la vaccination, sous le soleil magnifique de notre belle région, un espace infini s’ouvrira bientôt à la vie. Bel été à tous ! 

CV express 

52 ans. Marié. Gestionnaire d’indemnisation assurances dans une mutuelle, en cohérence avec les valeurs de solidarité et de fraternité. Responsable départemental de l’association SOS Racisme, membre permanent du bureau national. Soucieux des autres et très attaché aux valeurs de la République.

J’aime : les gens bienveillants, la diversité, la lecture, les repas entre amis et la marche à pied.
J'aime pas : la violence, le manque de respect, le cynisme et l’hypocrisie. 

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